C’est un dimanche pluvieux. Ou ensoleillé, peu importe. Les enfants, si vous en avez, sont chez leurs grands-parents. Vous avez toute une journée pour vous, rien qu’à vous. Alors vous ouvrez un livre qui trône sur votre bibliothèque depuis plusieurs mois. Alors qu’un crissement naît sous vos doigts, une odeur d’encre et de papier vous monte au nez, vous promettant un merveilleux voyage. 

 La lecture au coin du feu, accompagnée d’un thé bien chaud, est un véritable moment de plaisir et un incontournable de l’hiver. Biographie, Science-fiction, Philosophie, Policier, Romance… Les possibles du livre sont nombreux. Mais pourquoi est-ce qu’on aime lire ? N’avez-vous jamais trouvé étrange de pouvoir vous passionner autant pour quelques caractères noirs sur des pages blanches ? 

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Les bienfaits de la lecture 

Si vous effectuez quelques recherches sur le sujet, les premières informations que vous trouverez toucheront aux bienfaits de la lecture. Lire est visiblement une activité très saine !  Elle augmente la capacité de concentration, puisqu’elle demande de se concentrer sur le même objet pendant un certain temps. C’est un moment de détente, assis au coin du feu sous un bon plaid, la lecture apporte une forme de sérénité. C’est une activité hors du monde, dans laquelle on perd rapidement la notion du temps. Un excellent moyen de diminuer son stress ! La lecture est d’ailleurs bien souvent associée à la méditation pleine conscience car elle a avec elle de nombreux mécanismes en commun. 

En lisant, on acquiert de nouvelles connaissances. On ne sait jamais quel secret se cache au cœur d’un livre, c’est un excellent moyen de s’ouvrir au monde. C’est aussi une manière d’accroître son vocabulaire. Chaque auteur ayant sa plume, ils peuvent vous faire découvrir une multitude de nouveaux mots.

La fiction, une porte vers l’évasion. 

Ce qui plait dans le livre, s’il s’agit d’une fiction, c’est que c’est un moyen d’échapper au quotidien, une porte vers l’évasion. En s’identifiant au personnage, le lecteur s’autorise pendant un moment à se prendre pour quelqu’un d’autre et à vivre des aventures extraordinaires. La lecture donne la possibilité de faire des choses par procuration, de vivre à une autre époque ou d’explorer un lieu réel ou imaginaire. Ce sont les détails qui rendent cela possible. En lisant, on découvre des mondes que l’on n’aurait jamais pu imaginer soi-même. Elle permet de sortir du quotidien tout en y restant. Un livre qui nous emporte vraiment nous fait rentrer dans un état de flow, pouvant nous faire oublier jusqu’à notre environnement pour nous emporter dans le vaste monde de notre imagination. C’est un voyage, une évasion à l’intérieur de nous-même. 

Bouquiner, c’est toucher à une forme de liberté. Celle de notre imagination où tout est possible. Que le quotidien soit plaisant ou non n’est pas la question. L’évasion est essentielle car elle apporte un autre possible à notre vie. Bien sûr, intimement, on sait que tout cela est impossible. Mais l’espace de quelques heures, on se prend au jeu. Une autre époque, un autre lieu, un autre moi. En se glissant dans la peau du personnage, on s’explore soi-même. Ce que l’on souhaite, ce dont on rêve, ce qui nous répugne.

On imagine parce que ça nous transporte. L’imagination se nourrit de la curiosité. On imagine des possibles, on répond mentalement à des questions. Les personnes les plus imaginatives sont souvent les plus innovatrices. Avec l’imagination, on crée, on essaye. Si on passe à l’action, on peut s’attendre à des résultats surprenants. Est-ce qu’Einstein lisait ? Certainement, oui. Qu’est-ce qu’il lisait ? C’est une question intéressante.

La lecture, un pont vers l’autre. 

Lire nous enrichit. Le livre nous présente l’autre de manière intime, c’est un des meilleurs moyens de s’exprimer et de faire passer ses idées. C’est un partage. L’auteur, en écrivant, nous dévoile un petit bout de lui : ses pensées, ses émotions, sa vie sont exposées entre les lignes de son ouvrage. En échange, comme un confident, nous nous devons à son œuvre pour quelques minutes ou quelques heures. Nous lui offrons notre empathie pour comprendre ses personnages et leurs aventures ou ses réflexions, reflet de ses expériences. Ecrire et lire sont de puissantes armes contre la solitude. Pas celle qui consiste à être seul chez soi, mais celle qui nous empêche d’exprimer ce que nous ressentons et nous fait nous sentir incompris. Dans l’écriture, on met beaucoup de nous, on dit ce que l’on ressent. Et dans la lecture, bien souvent on se lit soi-même. Ce sont des mots posés sur nos émotions et transformés en expérience. Pour quelques instants, la lecture nous fait oublier le monde à travers l’expérience que nous avons de ce dernier. Et puis, finalement, elle nous aide à mieux le connaître. Car la lecture nous offre de nouveaux points de vue, ceux des auteurs lus développés sur des centaines de pages. George Martin l’exprime d’ailleurs très bien : “un lecteur vit des milliers de vie avant de mourir, un homme qui ne lit pas n’en vit qu’une seule”.  Elle nous apporte une nouvelle vision portée sur le monde, celle d’un autre, interprétée à travers notre regard. La lecture est une véritable nourriture pour l’âme, c’est même un banquet intarissable.

Lire nous permet de contrôler le temps 

Les pages défilent, minute après minute, seconde après seconde. Vous ne voyez pas le temps passer. Ce papier couvert de petits caractères en time news roman semble contrer l’horloge. Un des pouvoirs du livre. Le livre nous donne un contrôle sur le temps. Il ouvre une parenthèse rien que pour nous. Lorsqu’on regarde un film, on sait d’avance quelle sera la durée de visionnage. Bien sûr, on peut se passer de nouveau  certaines scènes, briser la chronologie du film, mais ce n’est pas une pratique courante. Le livre, lui, permet un véritable contrôle, un choix du temps. Il est possible de lire une page dans le métro le matin pour se donner un peu de rêve pour la journée. Passer un dimanche pluvieux entier à lire au coin du feu ou réfugié sous la couette et terminer notre ouvrage dans la journée. On peut lire quelques pages, régulièrement, tous les soirs. On peut suivre l’ordre du livre ou le briser totalement. Certains livres ne sont pas faits pour être lus dans l’ordre ni d’une traite : les pensées de Pascal, par exemple, s’ouvrent de temps en temps et au hasard. D’autres permettent de briser la chronologie, Lankhmar de Fritz Leiber représente bien ce cas avec ses chapitres découpés comme des nouvelles qui peuvent se comprendre indépendamment les uns des autres. On peut couper la lecture d’un livre en en commençant un autre, en lire cinq en même temps selon nos envies de l’instant ; jongler entre Philosophie, Histoire et Science-Fiction. Le livre nous offre une liberté totale, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de lire. 

La lecture, cette activité profondément égoïste. 

Lire est une activité profondément égoïste, oui, et c’est tant mieux. Hors du cadre scolaire, on lit pour lire, sans autre objectif. On ne lit pas parce qu’on nous le demande, mais parce qu’on le veut. Vous lisez pour vous évader ? Alors vous lisez pour le plaisir, pour vous-même. Il en est de même pour la lecture esthétique, qui intervient par exemple lors de l’ouverture des fleurs du mal. Vous lisez pour apprendre ? Alors vous lisez toujours pour vous, pour nourrir votre curiosité, par goût de la nouveauté et du savoir. Vous lisez pour améliorer votre vie ? Là encore, c’est de vous qu’il s’agit. Car la lecture est une activité sans compétition. On ne lit pas pour plaire ou par obligation, sauf dans certains cas très spécifiques. On ne cherche pas à lire plus vite que son voisin ou à mieux comprendre le texte pour lui. D’ailleurs, les exercices de lecture plus complexes ont-ils vraiment un sens ou font-ils plutôt perdre son essence à la lecture ? 

Alors, pourquoi aime-t-on lire finalement ? Je dirais bien pour soi-même. 

Par Lola lefèvre

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