Par david Xoual
L’artiste australien, maitre de l’hyperréalisme, aura doit aux honneurs de la fondation Cartier à partir du 8 juin. L’occasion de revenir sur la vie et l’œuvre d’un sculpteur à rebours de l’art contemporain et de ses tribulations…Né à Melbourne en 1958, Ron Mueck est aujourd’hui une référence en matière de sculpture figurative. Une reconnaissance et une carrière surprenante pour un bonhomme qui n’a jamais fait d’école d’art. Loin du strass et des paillettes, il commence sa carrière en décorant des vitrines. Puis viendront des mannequins et autres poupées pour la télé, la publicité et le cinéma avec en point d’orgue des piges pour le Muppet Show . Tiens, tiens, qui est cet Australien ? Il a du talent, non ? La faune de l’art contemporain se penche sur son cas. Il faut dire que ses sculptures ne laissent personne indifférent. Le type a du talent et la conscience du travail bien fait. Un artisan de l’hyperréalisme aux côtés de Jamie Salmon et Duane Hanson qui travaille piano piano. Entouré d’une équipe réduite là où Jeff Koons dirige une usine, Mueck s’apparente à un compagnon du Devoir. Un éloge de la lenteur et d’un savoir-faire unique. En 25 ans, l’artiste aura produit seulement 48 sculptures. C’est peu, c’est beaucoup, vertigineux quand on fait face à ces œuvres aussi troublantes que fascinantes. Des sculptures d’hommes et de femmes plus vraies que nature, tantôt format lilliputien tantôt XXL. Pour chaque œuvre, le modus operandi est le même. Son inspiration, il la trouve dans les livres d’art, la rue ou les magazines. S’en suit un croquis puis une petite maquette avant la création de la sculpture en argile qui sera façonnée et modelée avec une précision d’horloger suisse. Les ridules et autres plis du corps sont au cœur des attentions de l’artiste. Il peut y passer des semaines, des mois… De même que l’apparence de la peau, la texture de l’épiderme qui doit troubler le public, l’interroger sur ce corps qui vieillit, change, ploie sous le poids des années qui défilent… Expérimenter une exposition de Ron Mueck, c’est faire face à soi-même, c’est voir l’invisible et l’indicible. Entre la fondation Cartier et Ron Mueck, l’histoire d’amour dure plus de 3 ans avec une première exposition en 2005 qui révéla le talent de l’artiste au public français. La nouvelle exposition présentera des œuvres inédites dont l’installation Mass qui sortira pour la première fois d’Australie.
Ron Mueck, fondation Cartier, du 8 juin au 5 novembre 2023