Propos recueillis par Mélanie DOMERGUE

“Faire sa part”, oui, mais comment ? Pour Ambre Doreau, son engagement ne peut passer qu’en se rendant sur place. L’étudiante prépare un projet important : un tour du monde de 325 jours, et 6 missions éco-volontaires, pour répondre aux enjeux du développement durable. Départ prévu le 7 juillet 2023. En attendant, c’est sur la plateforme Globe Dreamers qu’elle espère recueillir assez de fonds pour terminer de financer ce grand voyage.

Comment vous est venue l’idée du projet HOPE ?

Je suis étudiante en troisième année de droit à l’Institut Catholique de Paris. Je poursuis actuellement un cursus long, qui se profile sur huit années après le bac. Depuis longtemps, j’ai en tête de profiter de cette période pour prendre une année de césure et faire du volontariat. Des amis m’ont parlé d’une toute nouvelle manière de s’engager : l’éco-volontariat, basé sur les 17 Objectifs de développement durable. Je me suis toujours sentie concernée par la protection de l’environnement, et après quelques recherches, j’ai pu trouver des missions qui m’intéressent beaucoup.

Cependant, la question du transport s’est vite posée. Ce serait paradoxal de privilégier l’avion pour atteindre toutes ces destinations… J’ai alors eu l’idée de partir d’une mission à l’autre en privilégiant des moyens de transport à moindre émission de carbone. C’est avec cette idée d’itinérance qu’est né le projet HOPE (Human Operation to Protect Earth). 

Quelles sont les différentes missions que vous avez sélectionnées ?

Six missions m’attendent, toutes très variées : en campagne, en ville… Les problématiques qui m’attendent sont aussi diverses. J’ai envie d’expérimenter le développement durable dans plusieurs pays, et dans différentes circonstances. L’idée, c’est aussi de prendre conscience des différents enjeux, qu’on ne connaît pas forcément en France. Je vais d’abord œuvrer avec l’association Velebit Kuterovo, qui combine les efforts des volontaires internationaux et des populations locales des zones montagneuses/rurales pour mener des actions de conservation de la nature pour des zones ou des espèces protégées.

Puis, direction la Mongolie, un pays qui me tient particulièrement à cœur. Ma mission sera d’aider à construire des installations de culture durable de légumes biologiques. Je me rendrai ensuite au Cambodge, avec l’association ELEPHANT SANCTUARY CAMBODIA qui agit pour la reforestation, la protection des éléphants et la sensibilisation des habitants à l’environnement. Je travaillerai aussi autour de la protection des animaux sauvages dans la province de Phetchaburi, en Thaïlande. Je serai accompagnée de l’association Wildlife Friends Foundation, qui parmi ses projets, protège par exemple les tortues de mer, et construit des hôpitaux pour les singes.

Mon tour du monde me conduira aussi en Nouvelle-Zélande, à Auckland, pour contribuer à la protection de la faune et de la flore néo-zélandaise, aux côtés de professionnels spécialisés dans la protection de l’environnement et la lutte contre la pollution. Enfin, ma dernière mission me mènera au Pérou, avec l’association Fauna Forever, afin de réaliser tout un travail autour des plantes médicinales, de leur recensement à la sensibilisation autour de leurs bienfaits. 

Comment allez-vous vous organiser entre chaque mission ?

L’idée derrière HOPE, c’est bien de me rendre sur ces missions en limitant au maximum mon empreinte carbone. Je ne vais pas pouvoir échapper à l’avion, mais j’ai limité son utilisation. Ainsi, si voyager an avion équivaut à plus d’une vingtaine de tonnes de CO2 émises en un an, j’ai réussi à les réduire presque par 7, avec des voyages qui ne produiront “que” 3 tonnes de CO2 durant ces 325 jours.  

Je vais donc privilégier d’autres moyens de mobilité, comme le train, la voile, la marche, et même le bus. En effet, dans certains pays, des trains fonctionnent encore au charbon. Dans ces circonstances, je vais plutôt me tourner vers le bus, moins émetteur de CO2.

Ce côté éco-friendly se retrouvera aussi dans mon équipement, tant pour mes vêtements que dans mon matériel : lessive naturelle, batterie solaire, culottes menstruelles, gourde filtrante, vêtements fabriqués en France, etc. 

Une fois que votre tour du monde sera terminé, qu’adviendra-t-il du projet HOPE ?

À mon retour en France, je souhaiterais donner une suite à ce projet. Plusieurs axes de réflexion sont en cours, dont la création d’une association. Elle aurait une vocation de sensibilisation (pour parler de mon expérience, de ce qui a pu fonctionner sur place ou non), et de réflexion, pour une écologie plus positive — parfois, elle peut être vue comme une contrainte. J’aimerais montrer qu’elle peut au contraire apporter du bien-être, et ainsi, encourager le plus de personnes possible à entamer des démarches en ce sens.

Cette association serait aussi le moyen pour moi de continuer à converser avec les organismes rencontrés sur place. Lֹֹֹ’idée est bien de créer une collaboration dans le temps, pour réfléchir ensemble sur des sujets, et pour mettre en place de nouvelles actions. Enfin, j’envisage également de mettre à disposition plusieurs ressources durant mon tour du monde. Je pense notamment au développement d’une application, utile à chacun, pour calculer sa propre émission carbone lors de ses trajets, et pouvoir retrouver des alternatives de mobilité plus douce.

Derrière HOPE, il y a l’idée d’accompagner ceux et celles qui veulent agir de manière plus durable, mais ne savent pas (encore) comment faire. Ce projet est surtout une ouverture vers l’autre, pour trouver de nouvelles solutions. Des interventions pourraient même être organisées auprès d’étudiants pour répondre à leurs questions, recueillir leurs avis d’amélioration… Je précise d’ailleurs que je prends en compte toutes les critiques objectives et les points d’attention qui me sont remontés pour mener ce projet au mieux. 

Infos : 

Pour découvrir et financer le projet :

https://globedreamers.com/crowdfunding/projet/hope-le-tour-du-monde-de-demain