Par David Xoual

En cinq épisodes, le documentaire signé Pascal Mérigeau, Bruno Icher et Jérémy Leroux revient sur l’histoire du cinéma américain. Une fresque aux allures de cours magistral sur l’industrie hollywoodienne, de ses fondements à sa chute…

Inventé par les frères Lumière, sublimé par l’âge d’or hollywoodien et sacrifié sur l’autel des Marvel par des vendeurs de la pire espèce, tel est le cinéma américain… Tel est le programme du documentaire Hollywood Business, un projet ambitieux et bien ficelé où les images d’archives inédites côtoient une voix off didactique et sans fioriture. A chaque épisode, sa période avec en guise d’introduction 1895, l’ère du bricolage jusqu’à l’industrialisation du cinéma dès 1925. Suivront les années 30, l’après-guerre et l’avènement des fonds verts et du marketing. On y retrouve les pionniers, les grands noms qui encore aujourd’hui sont synonymes de strass et de paillettes : Louis B. Mayer, Zukor… Sur les plateaux, l’heure est à la débrouille et aux génies avec en chefs de file Griffith, Cecil B. DeMille. Les femmes sont à l’honneur, occupent des postes importants avant de disparaitre du casting. Une invisibilisation piano piano que subiront également de grands acteurs aujourd’hui inconnus du public. La censure guette, on dégaine le code Haynes pour rassurer les banquiers qui s’intéressent à ce drôle d’OVNI qu’est le cinéma. Gare à ceux qui veulent tenir tête aux studios. Personne ne peut se mesurer aux hommes en costume, ce sont eux les héros de l’ombre. Ils font et défont les carrières. L’arrivée du parlant en 1927 signe la fin de certaines stars incapables de s’adapter à cette révolution. Dans les salles, le pop-corn coule à flot, les spectateurs américains en engloutissent près de 100 millions de tonnes en 1936. Le chiffre d’affaires des sucreries dépasse alors celui des billets vendus. Jamais à court d’idées, les majors peaufinent leur monstre et le système. On voit naitre des genres précis, les séries B, les films noirs… Les algorithmes des plateformes préparent leur entrée en scène. Clap de fin. 

Hollywood Business, Pascal Mérigeau, Bruno Icher et Jérémy Leroux, MyCanal