par David Xoual

Alors que la fondation Louis Vuitton explore la relation entre Warhol et Basquiat, la Philharmonie de Paris s’intéresse au lien particulier qu’entretenait le peintre-boxeur avec la musique. Une formidable exposition à voir et à écouter…
A la ville comme dans son œuvre, la musique est omniprésente chez Jean-Michel Basquiat. Jazz, hip-hop, classique, Bowie, La Callas, blues, latino… Rien n’échappe aux oreilles de JMB. Divisée en deux parties, l’exposition Basquiat Soundtracks débute par une plongée dans les musiques de son époque, à savoir l’émergence du hip-hop et de la No wave. DJ à ses heures perdues, clarinettiste dans son groupe expérimental Gray, JMB se nourrit de musique. Une boulimie de partoches et surtout d’improvisation avec une passion viscérale pour le jazz. C’est ce que donne à voir la seconde partie de l’exposition où Charlie Parker & Cie ont laissé une empreinte indélébile dans l’œuvre de l’artiste new yorkais. Une influence que Basquiat doit à son paternel, grand amateur de jazz, qu’il redécouvrira des années plus tard à travers sa rencontre avec Fab Five Freddy (un graffeur new yorkais qui produira des clips pour Blondie et deviendra l’animateur du cultissime Yo! MTV Raps), filleul de l’illustre batteur de jazz Max Roach, précurseur du bebop et collaborateur de Charlie Parker. Excusez du peu. Avec le jazz, JMB a trouvé une voix, un porte-étendard pour exprimer sa colère, dénoncer le racisme, l’invisibilisation des minorités en général et des noirs en particulier. Si les œuvres de JMB impriment la rétine, elles sont également douées de parole à l’image des klaxons qui envahissent certaines de ses toiles. Un cri rageur où se côtoient onomatopées, bouches ouvertes, mains glissant sur un piano… On retrouve également dans son œuvre toute la partie mécanique du jazz à travers les motifs des pistons, des composants électroniques. Une œuvre viscéralement pleinede bruit et de fureur à découvrir sans plus attendre.


Basquiat Soundtracks, jusqu’au 30 juillet à la Philharmonie de Paris