A tout juste 25 ans, Joffrey Lebourg sort son dixième roman, le troisième volet d’une saga d’Heroic Fantasy, les sept reliques,  destinée à un public d’adolescents et de jeunes adultes. Il nous livre un récit dépaysant, parsemé de réflexions sur notre société actuelle sur des thématiques telles que l’écologie ou l’inclusion. 

Feat-y est allé à la rencontre de ce un prodige de la littérature fantastique. Interview

Feat-y

On doit vous faire souvent cette réflexion: Vous avez 25 ans, déjà 11 romans à votre actif. Vous êtes un prodige de l’écriture, en fait ?

Joffrey Lebourg 

 Oui, j’ai écrit 10 romans inédits. Le 11e, en fait, était l’intégrale des 3 premiers.

Je ne suis pas le seul jeune écrivain, mais, avec autant de romans à mon âge, c’est assez rare, effectivement.J’ai toujours eu une très grande imagination

J’ai vraiment commencé quand j’avais 11 ans. J’ai passé beaucoup d’années à imaginer mon univers avant de créer mes propres histoires. Naturellement, plus on écrit, plus on devient à l’aise. Je pense, qu’aujourd’hui, je peux produire plus rapidement que durant mes premières années. 

J’avais beaucoup de temps pour écrire quand j’étudiais. Et depuis que je travaille, c’est moins évident, mais je m’organise différemment. 

Feat-y

Et c’était naturel d’écrire pour vous ?

Joffrey Lebourg  

Oui, inventer, c’est quelque chose qui a toujours été naturel chez moi. J’ai vraiment commencé mes premières aventures fictives à l’âge de 3 ou 4 ans. Au départ, je dessinais plein de choses, 

Des personnages et ensuite l’écriture est venue à 11 ans. On m’avait prédit que j’allais devoir grandir et laisser de côté mon imaginaire. L’idée de devenir un de ces adultes ennuyeux qui ne parlent que de chiffres ne m’enchantait pas du tout.Je me suis dit, bon au moins si ça doit arriver, je veux garder une trace de tout ce que j’invente et c’est de cette manière que j’ai commencé à écrire. Dans un but mémoriel, sauf que cela s’est transformé en autre chose. J’ai commencé par des histoires courtes, puis des nouvelles. Et sans m’en rendre compte, j’ai créé un univers, puis un premier roman.Une fois qu’on a mis le doigt dans l’engrenage, on ne s’arrête jamais.

Feat-y

Vous parliez d’imagination tout à l’heure. On la ressent à la lecture de vos romans. L’univers est riche et extrêmement détaillé. On ressent des influences différentes, du trône de fer au Seigneur des anneaux, Mais aussi des références à l’univers du manga One pièce. Vos influences sont vraiment diverses? 

Joffrey Lebourg 

Tolkien, c’est certain. J’’aime énormément son univers. Il est réellement le père du Médiéval-Fantastique, tous les autres ont suivi un peu le cadre qu’ il a su instaurer.

Donc pour Tolkien, oui, ça c’est certain. Le trône de fer, je ne l’ai jamais ni vu ni lu. Donc, s’il y a des inspirations, c’est malgré moi. Et je pense que c’est beaucoup moins  soft que ce que je fais. 

Feat-y

Oui, sur cela, il n’y a pas de comparaison possible. C’est plutôt par rapport aux personnages, 

qui ont plusieurs facettes.Il y a vraiment de la profondeur dans les personnages. Ils ont une certaine complexité, loin d’être manichéen. C’est ce côté qui se rapproche des personnages de Game of Thrones. 

Joffrey Lebourg 

J’essaie d’éviter le côté trop manichéen, bien que mes livres restent adressés à un public d’adolescents et de jeunes adultes. Je ne vais pas trop loin non plus dans la complexité

Ensuite le manga c’est quelque chose que plus jeune en effet je.consommais énormément 

Et c’est vrai, dans mes 2 premières sagas, j’avais vraiment des influences manga. Alors, elles n’ont sans doute pas complètement disparu. Je ne m’étais pas mis dans un esprit de manga au moment d’écrire la série des reliques. Mais je ne suis pas étonné qu’on puisse retrouver des bribes d’influences manga. Ce que j’ai toujours aimé, c’est créer une variété de mondes différents. Depuis mon premier roman, cela  a toujours été un moteur. Dans les premières séries, je faisais voyager beaucoup de personnages d’un monde à l’autre, mais ça ne durait que quelques dizaines de pages.J’avais pratiquement une douzaine de mondes par tome. En changeant de style et en étant moi même plus expérimenté, j’ai envisagé ces mondes différemment. Dans ce roman, je me suis beaucoup plus investi dans la création de ce monde et de tout ce qui le compose:  géographie, culture, histoire et cetera. Et ce, bien plus que dans mes précédentes séries. 

Feat-y

Dans ce roman, on sent, de façon sous-jacente, une petite critique de la société actuelle. Notamment concernant la préservation de la planète, l’écologie ou encore l’inclusion.

Joffrey Lebourg 

Oui, je ne veux pas non plus donner de leçons mais ça me paraissait important. Il est également important de renouveler le genre. Et il me paraissait important pour les lecteurs qui sont eux-mêmes du 21e siècle, de pouvoir parler de sujets de société comme l’écologie, la tolérance et toutes sortes de discriminations. On parle de magie, donc cela peut sembler différent des histoires de religion ou de couleur de peau, mais dans le fond ça se rejoint. 

Et j’ai volontairement créé un système ultra capitaliste, avec une prédominance de l’aristocratie. Le modèle que j’ai créé se rapproche en de nombreux points de notre système. 

Feat-y

 Vous êtes un homme et vous avez choisi comme personnage principal Cordélia. Et tous les personnages principaux de vos romans sont des femmes avec de fortes personnalités. 

Pour vous, la femme ont une force différente ?

Joffrey Lebourg 

Ah oui, c’est certain. On a beaucoup bridé cela depuis 1500 ans. Mais on voit, heureusement, un réveil dans nos pays occidentaux: de plus en plus de liberté et d’égalité en matière de genres. Et c’est une bonne chose naturellement. 

Pour moi, c’était important de mettre, au moins, une femme en personnage principal. Je m’inspire beaucoup de la réalité. C’est pour cela que j’ai créé une société en accord avec le capitalisme et patriarcal. Comment défaire ce modèle? En mettant trois femmes au centre de l’histoire, l’action est quand même bien partagée entre Cordélia, Amber et Louane.L’idée était vraiment de montrer des femmes indépendantes, des femmes de pouvoir et changer un peu la donne.

Feat-y

Comment avez-vous eu l’idée de centrer le récit autour de trois femmes? 

Joffrey Lebourg 

J’avais deja choisi une femme en héroïne principale dans la série précédente “nouveau monde”.Et j’en étais vraiment content. J’ai eu peur forcément peur au départ de ne pas réussir correctement à porter ce personnage. En fait,c’était plutôt concluant, j’ai donc recommencé l’exercice en mettant 3 femmes en avant. Des femmes différentes qui peuvent chacune apporter

leur singularité au groupe

Feat-y

Est-ce que vous vous sentez proche d’un de vos personnages ? 

Joffrey Lebourg 

J’ai forcément des attaches. On retrouve un peu de moi dans tous les personnages de façon différente. Amber, par exemple,  c’est mon mon porte-étendard, les opinions qu’elle exprime, ce sont souvent les miennes, même si sciemment, j’ai poussé le personnage à aller loin, à avoir des avis tranchés. Louane, j’aime son côté insouciant et innocent. Quant à Cordélia, elle est le prototype de la citoyenne de demain, qui doit essayer de se forger une identité et une maturité, tout comme moi, il n’ y a pas si longtemps. Je me retrouve, en fait, dans ces trois personnages. 

Feat-y

On est sur le tome 3 de la série, il reste quatre tomes. Avez vous des projets annexes? 

Joffrey Lebourg 

Oui, il y a toujours des petites idées qui traînent, mais c’est vrai que pour le moment, c’est succinct. J’ai souvent des idées également qui ne peuvent pas s’intégrer dans la saga, donc je les garde de côté pour un projet futur. Et surtout j’aimerai terminer les chroniques du nouveau monde qui ont été suspendues, ça me tient à cœur.

Feat-y

Dans votre roman. Il y a énormément de détails sur différents sujets, notamment sur l’ésotérisme. C’est un sujet qui vous passionne? 

Joffrey Lebourg 

Mon domaine, c’est le folklore, l’écologie et les créatures fabuleuses. J’ai voulu creuser pour aller au-delà des habituels poncifs. C’était extrêmement intéressant de se documenter sur les peuples partout dans le monde, leurs dieux, leurs créatures fabuleuses, même leurs us et coutumes. J’ai aussi exploré le moyen âge et notamment l’utilisation du tarot. De manière générale, c’est vrai que je n’aime pas utiliser quelque chose sans m’être documenté, je n’ai pas envie de  dire des bêtises. Le devin est un personnage charnière pour les héros du livre pour leur présent, passé et futur. Et le meilleur moyen était de faire appel au tarot. Et ce même si 

Ce n’est pas quelque chose qui, de base, était dans ma culture personnelle. 

Ce que j’aime dans le fantastique, c’est qu’on repousse les frontières du possible. 

J’ai plutôt un esprit cartésien et une formation scientifique. Et, ça me plaît bien de voir des endroits où la magie peut marcher sans se poser trop de questions. 

Feat-y

Et, si en fait vous aviez un pouvoir, enfin des pouvoirs magiques, lesquels choisiriez-vous?  

Joffrey Lebourg 

C’est compliqué d’en choisir un seul.

Sans doute, la téléportation pour pouvoir voyager sans trop de difficultés. En étant plus rationnel, percevoir la vérité. Oui, un moyen de savoir ce que les gens pensent réellement.

Feat-y

En deux mots, qu’avez- vous réellement envie de partager avec les lecteurs à travers ces récits ?

Joffrey Lebourg 

Combler un besoin d’évasion, sans hésitation. C’est aussi pour cette raison  que mes personnages sont tout le temps en mouvement. Mais également, l’importance de l’initiation  et la transmission, à travers Cordélia.

J’utilise beaucoup de créatures magiques quand j’écris. Il faut savoir que je n’en invente quasiment aucune. je vais piocher dans les folklores de différentes cultures, mais que la plupart des gens ne connaissent plus.