Lors de la semaine de la Haute Couture de Paris 2022, Iris van Herpen a célébré le quinzième anniversaire de la Maison en présentant sa nouvelle collection  Metamorphism.  

Cette collection propose de jeter un regard sur la partie non perceptible de notre être et sur cette société en profonde mutation avec le métavers.

Face à l’expansion des nouvelles sphères de nos vies numériques, nous sommes confrontés à une question éternellement rhétorique : qui sommes-nous au-delà de nos corps physiques ? Le “vous” numérique façonne-t-il votre “être” préexistant ? 

Tout en faisant face aux retombées de ces réalités multiples, la collection contemple nos identités oscillantes : comment envisageons nous nos homologues numériques ? Qui rêvons nous de devenir dans ces royaumes numériques ?

Pour ce défilé anniversaire, Iris van Herpen fait ses premiers pas dans le métavers en collaboration avec Microsoft, fusionnant les univers de la couture numérique et physique pour créer une expérience de défilé en réalité mixte unique en son genre. Pendant le défilé, les modèles physiques sont en harmonie avec les avatars numériques, présentés au moyen des casques HoloLens 2 et de la réalité augmentée sur les téléphones portables, tandis que les portraits numériques des mythes d’Ovide sont nouvellement imaginés pour recouper le spectacle physique.



Fidèle à l’esprit de collaboration de la Maison, Iris van Herpen s’associe cette saison au sculpteur Casey Curran pour la statue de Daphné jaillissant du centre du podium. La sculpture de Daphné se transforme grâce à des créatures herbacées qui émergent de son squelette. Au niveau de sa poitrine, une large fente apparaît, révélant son cœur mécanique qui palpite à l’intérieur, ce qui renvoie à la notion selon laquelle le caractère insaisissable de l’identité signifie que rien ne peut périr. D’autres références à la mythologie se retrouvent dans l’esprit féministe, alors qu’Apollon est récité par un chœur de flocons d’or qui s’échappent de l’esprit de Daphné, mimant son engouement.  

L’acte de modification physique est évoqué par l’utilisation de l’impression 3-D, en collaboration avec les designers néerlandais Eric Klarenbeek et Maartje Dros, avec la combinaison “Singularity”. Les couleurs ocre complexes sont créées par impression 3D, à partir de fèves de cacao usagées. Les fèves de cacao ont été transformées en granulés et combinées avec du glucose afin de stabiliser la matière première du cacao.Le résultat est un biopolymère entièrement biologique qui donne l’exemple d’une chaîne de production entièrement durable. Les ornements végétaux du corps de la combinaison sont recouverts de cuivre, drapés et entrelacés avec de l’organza recyclé, tandis qu’une autre impression 3D a été réalisée avec “Materialise”, en utilisant de la poudre “Bluesint” 100% recyclée avec la technologie SLS (frittage laser sélectif).  

À travers le processus de drapage, qui modifie la notion d’espace autour du corps humain, Iris van Her pen s’associe à ForWeavers pour utiliser un tissu biodégradable provenant d’une espèce de banane appelée “Abaca”, originaire des Philippines. Les fibres sont extraites des tiges du bananier et combinées à de la soie brute. La fibre ainsi obtenue (60 % d’abaca, 40 % de soie brute) est tissée en une soie texturée et sculpturale qui conserve l’éclat naturel des feuilles de bananier. Van Herpen s’est également associé à Solaris, utilisant du Mylar 100% recyclé comme base pour les découpes au laser et les broderies.

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