L’important c’est de participer… Et pourquoi pas de perdre magnifiquement ? Tel est le parti pris de Losers, la série documentaire diffusée sur Netflix. Soit 8 épisodes pour autant de portraits retraçant le destin tortueux de sportifs au bord de la rupture. Un panthéon de la lose bien plus profond que les documentaires du genre qui fleurissent sur les plateformes…
Il y a les documentaires sportifs dignes d’un film promotionnel à la gloire de leurs héros, puis il y a ceux qui osent montrer les fêlures, les têtes brûlées, les rebelles comme Losers et son premier épisode consacré à Michael Bentt ; boxeur malgré lui dont le père violent l’obligera à monter sur le ring. Après quelques succès et une ceinture de champion du monde, il passera 4 jours dans le coma. La délivrance, et une carrière d’acteur qui l’amènera aux génériques des films de Michael Mann et Eastwood. Mais, tout le monde ne connait pas cette sortie par la grande porte. Amateur, professionnel, marathon, football ou golf, l’intérêt de Losers est multiple. Il montre à voir l’envers du décor, le travail non récompensé et les sacrifices des athlètes, le racisme avec Surya Bonaly et ses saltos qui choquent le petit monde couleur ivoire du patinage. Il y a également des histoires tout droit sorti de l’imaginaire des frères Coen à l’image du portrait de Pat Ryan, légende du curling canadien. Un roi de la glace qui n’a rien à envier au charisme tragi-comique de Will Ferrell. Si tous les épisodes ne se valent pas, le documentaire a le mérite de rendre hommage à ces destins de l’ombre qui, l’espace d’un instant, ont côtoyé les étoiles. Entre images d’archives et témoignages actuels, la série se laisse appréhender que l’on aime le sport ou non. Mention spéciale pour l’équipe de football de Torquay United, du Ken Loach saupoudré de Monty Python.
Losers sur Netflix
par David Xoual