Par david Xoual

Disparus des librairies depuis les années 1970, les Mémoires de David Niven s’offrent une cure de jeunesse grâce aux éditions Séguier. Plus de 900 pages où les souvenirs de l’acteur, le name dropping façon âge d’or hollywoodien et l’humour so british se tirent la bourre avec une rare élégance. Silence, on lit !

Pour le New York Times Book Review, il s’agit du meilleur livre jamais écrit sur Hollywood. Et pas n’importe quel Hollywood. Celui des années 30 aux années 50 avec DeMille, Wyler, Greta Garbo, Errol Flynn, Chaplin et compagnie. Une époque bénie des dieux et de whisky que le jeune David Niven décide de rejoindre à l’été 34. Après avoir fait les 400 coups en Angleterre et s’être fait viré de l’armée pour insubordination, l’apprenti dandy débarque à New York où il est – tour à tour – loueur de poneys, vendeur de spiritueux, danseur… Très vite, il s’ennuie, prend sa valise pour conquérir la côte ouest et les spotlights de l’usine à rêves des grands studios. Avec David Niven, on ne s’ennuie pas, qu’il s’agisse de sa prose ou de ses anecdotes sur le milieu du cinéma. Les débuts sont hésitants. Avant de voir son nom en haut de l’affiche, il va falloir trimer. Niven ne s’en plaint jamais, il explique le sort fait aux figurants, les journées dignes d’un ouvrier de chez Ford où il faut faire la queue pour se voir grimer soit en cow-boy, soit en indien, souvent « des Mexicains » tandis que certains se font jaunir la face pour interpréter les « Chinois ». Avec David Niven, le lecteur franchit le quatrième mur et bien plus encore. On s’immisce dans le bureau de l’impitoyable Samuel Goldwyn avec qui notre débutant signe un contrat. Les premiers succès arrivent, Hitler aussi. Notre gentleman choisit de s’engager et traverse l’Atlantique en compagnie d’un ami allemand qui, lui, s’apprête à enfiler la tenue de la Wehrmacht. Là encore, la scène semble tout droit sortie d’un film. Les deux amis se séparent en Italie après quelques soirées arrosées. Ils ne se reverront pas. La guerre finie, David Niven revient en Californie. Il craint d’avoir laissé passer sa chance. Heureusement, le gaillard à la fine moustache est du genre retors. Les années 50 et 60 verront sa consécration dans des films devenus cultes comme Le Tour du monde en quatre-vingts jours, Les Canons de Navarone, Casino Royale, Mort sur le Nil… Well Done, Monsieur Niven. 


Mémoires, David Niven, Editions Séguier