Photographie, sculpture, peinture… L’artiste américain Hank Willis Thomas s’interroge et nous interpelle sur les stéréotypes au sein de la culture populaire. De la représentation des minorités dans la publicité aux femmes comme objet de consommation, ce touche-à-tout déconstruit le mythe pour mieux rassembler…

 A 45 ans, l’artiste conceptuel Hank Willis Thomas s’est déjà construit une solide réputation sur la scène contemporaine. Une œuvre marquée par la question du racisme et des préjugés. Déjà en 2004, son projet de thèse (Swoosh : Looking Black at Nike, Moses, and Jordan in the 80s) revenait sur la manière dont la firme Nike s’appropriait l’image des afro-américains dans le sport. Selon lui, un néo esclavage sous le sceau du black is cool illustré par le célèbre logo de Michael Jordan poursuivi par une silhouette idoine munie d’un flingue. Depuis ses débuts, Hank Willis Thomas n’a de cesse de mettre en garde contre ces absurdités. Des créations protéiformes allant de la photographie aux installations XXL comme A Suspension of Hostilities, soit une Dodge customisée du drapeau confédéré plantée dans le sol.

Un véhicule iconique et un crash plein d’humour noir qui rappellent les lois Jim Crow, la ségrégation et le chemin qui reste à parcourir. Simple et puissant, tel est le créneau de l’artiste afro-américain à l’instar de The Cotton Bowl où un footballeur américain fait face à un homme noir dans un champ de coton. Un détournement des codes de la publicité de luxe d’une rare violence. La société de consommation, l’autre cheval de bataille de l’artiste. Chez lui, la série Absolut évoque la traite des esclaves avec la silhouette de la célèbre bouteille de vodka où apparait l’île de Gorée au Sénégal pour un Absolut No Return. A défaut de pouvoir ses œuvres exposées à Bilbao ou New York, rendez-vous sur son compte Instagram. 

par David Xoual

https://www.instagram.com/hankwillisthomas/?hl=fr

https://www.hankwillisthomas.com/