La rétrospective de Spotify c’est chouette, mais la rétrospective de Feat-Y, c’est encore mieux ! Bien que l’année se termine dans un contexte plutôt morose (même si le dernier Spider-Man nous a mis du baume au cœur), nous avons fait pour vous le tour de l’actualité green et éthique de cette année 2021. C’est parti !

Autant le dire tout de suite. Évidemment, il n’y a pas que des nouvelles réjouissantes, même si ici, nous ne parlerons pas de celui-qui-nous-casse-les-pieds-depuis-deux-ans. Nous voici donc obligés de poser une question déjà entendue mille fois : tu préfères que je commence par la bonne ou la mauvaise nouvelle ? Mais nous ne sommes pas dans Dora l’exploratrice, alors inutile de s’égosiller devant son écran.

Coupons plutôt la poire en deux avec un constat affligeant et pourtant peu étonnant : cet été, des scientifiques ayant plaidé pour la déclaration d’une urgence climatique mondiale ont décrété que les « signes vitaux » de la planète sont en train de s’affaiblir sous le coup de l’économie mondiale. Il en existe 31, incluant notamment la déforestation, l’effet de serre ou encore l’épaisseur des glaciers. 18 d’entre eux atteignent désormais des records, ce qui pourrait créer des points de rupture climatiques si nous n’agissons pas.

Crédit photo: Mélanie Domergue

Mégafeux, urgence climatique, famine…

La surexploitation de la planète menace ainsi directement les récifs coralliens et les calottes glaciaires  de l’arctique et du Groenland, pour ne citer qu’eux. Rappelons que 2021 est aussi l’année durant laquelle la planète est entrée dans l’ère des « mégafeux ». Nous avons tous en tête les terribles incendies qui ont ravagé l’Australie fin 2019. Or, depuis, la fréquence et l’étendue de ce phénomène ne cessent de s’accroître – les feux de forêt concernent même la Sibérie à présent. 

Et s’il fallait encore vous convaincre de l’urgence climatique, voilà une dernière nouvelle qui a résonné comme une sentence quand elle s’est fait entendre : la famine qui frappe le sud de Madagascar. Si l’ONU pointe du doigt le réchauffement climatique, les scientifiques, eux, mettent en cause la pauvreté et la variabilité naturelle du climat, bien qu’ils n’excluent pas un rôle minime du réchauffement climatique.

L’importance de garder espoir

Bon d’accord, on fait mieux comme entrée en matière. Mais dites-vous que de meilleures nouvelles vous attendent aussi plus bas (et en plus, c’est vrai). Face à de tels sujets, il serait tentant de penser que « c’est trop tard » pour faire quoi que ce soit. Or, Bon Pote a très bien démontré que cette excuse toute trouvée, provoquant l’inaction, est également un problème en soi. En réalité, n’y a pas de date butoir, et oui, chacun et chacune d’entre nous a le pouvoir d’agir à son échelle pour limiter les dégâts. Si vous commencez par faire votre tri sélectif, c’est bien, et si vous calculez votre empreinte carbone pour savoir comment la diminuer, c’est encore mieux (pas de panique, le lien du simulateur est à retrouver en fin d’article !).

Par ailleurs, vous pouvez aussi prendre soin de la planète tout en prenant soin de vous. Les bénévoles de l’association française Run Eco Team sont ainsi devenus adeptes du « plogging » (ou « écojogging »), une activité sportive qui consiste à faire son jogging tout en ramassant les déchets se trouvant sur son chemin. Et si le sport, ce n’est pas votre fort, ça peut aussi s’arranger. En effet, l’association Wings of Ocean, comme beaucoup d’autres en France, œuvre avec de nombreux bénévoles pour dépolluer les océans. Voilà de quoi réaliser une action gratifiante tout en prenant un bon bol d’air marin !

Mieux vaut un optimisme qui prête à sourire plutôt qu’un fatalisme qui nous déprime, non ? En plus, il n’existe pas une seule solution, mais bien des milliers pour préserver notre planète et ainsi nous éloigner autant que possible des scénarios catastrophes.

Un sursaut chez deux industries

Feat-Y a justement pour habitude de vous présenter les initiatives green et éthique de particuliers ou d’associations. Nous en abordons certaines dans cette rétrospective, mais avant toute chose, saluons aussi les institutions du cinéma et de la mode qui semblent (enfin) s’éveiller face aux défis qui nous attendent.

En juin dernier, le Centre national de la cinématographie et de l’image animée (CNC) a présenté son plan d’action pour réduire drastiquement l’impact carbone de l’industrie. Il se déroulera en trois phases, de 2022 à 2024, avec 4 priorités retenues : réduire l’impact carbone des productions, améliorer les dépenses énergétiques des tournages et accompagner la rénovation des structures (salles et studios de tournage), réduire les déchets et inciter à l’économie circulaire, et encourager la sobriété numérique.

Cette transition écologique et énergétique passe aussi par la mise en place de mesures écologiques contraignantes d’ici 2023, afin de s’assurer que chaque acteur de la filière s’y engage. Le CNC souhaite ainsi fixer un budget carbone de référence des œuvres et rendre ses aides conditionnelles, selon le respect de certaines obligations environnementales.

La mode n’est pas en reste. Cette année, 81 jeunes marques textiles et « Made in France » ont signé une tribune appelant à taxer davantage l’industrie de la fast fashion. Elles demandent ainsi une concurrence « non faussée et vertueuse » avec une indexation de l’éco-contribution des vêtements sur leurs émissions de gaz à effet de serre.

Douce France © Elzévir Films – De Deux Choses Lune

Belle année pour le greenwashing

De plus en plus d’actions se mettent en place pour sensibiliser les Français à ces différentes causes, et c’est bien sûr une très bonne chose ! Gare toutefois aux initiatives qui sont bien moins innocentes et spontanées qu’il n’y paraît. Mr. Mondialisation a par exemple épinglé un fléau qui sévit en cette fin d’année sur les réseaux sociaux : la vente de bracelets chinois en toc, issus du dropshipping, et censés permettre de suivre un animal sauvage grâce à un traceur GPS

Acheter des bracelets en plastique (et donc polluants) pour « sauver des animaux » alors qu’il s’agit d’une matière extrêmement nocive pour eux…. Oui oui, vous avez bien lu. Si vous souhaitez défendre la cause animale, tournez-vous plutôt vers des associations.

C’est triste à dire, mais le greenwashing a également fait parler de lui lors de la COP26. Couplé à la mauvaise organisation, ces deux événements ont donné une piètre image de la conférence et ont douché quelques espoirs de mieux pour certains. Manque d’inclusivité, populations oubliées, sombres affaires de jets privés, dirigeant endormi, marques présentes et qui pourtant, n’y ont pas leur place de par leur nature… Et un climat d’autosatisfaction qui sonnait faux.

Cette réalité, plus frappante encore que l’inaction des plus puissants, est justement pointée du doigt et tournée en ridicule en cette fin d’année par l’excellent Don’t Look Up : Déni Cosmique, un film satirique réalisé par Adam McKay et disponible sur Netflix. Certes, une grosse comète ne va pas (encore) s’effondrer sur la Terre, mais il est très facile d’y deviner la métaphore autour de l’urgence climatique.

Des raisons de se réjouir

Il existe malgré tout des raisons de se réjouir. Cette année a aussi son lot de bonnes surprises, comme l’interdiction des thérapies de conversion, qui a été définitivement adoptée en France en décembre. Mieux vaut tard que jamais… Plus surprenant, mais pas moins cool, la marque de produits cosmétiques Lush a aussi fait parler d’elle pour la bonne cause, en annonçant qu’elle se retirait des réseaux sociaux. La raison : une protestation contre leurs effets néfastes, et notamment cette quête de « perfection » qui n’existe pas et qui pourtant, est à l’origine de nombreux complexes.

Les réseaux sociaux sont d’ailleurs un terreau fertile pour cultiver la méchanceté gratuite, auxquels des internautes s’adonnent avec plaisir en ces temps difficiles. Mais ne perdez pas foi en l’humanité trop vite : à Stockholm (Suède), un « mur de la gentillesse » a été bâti afin de venir en aide aux plus démunis. Des vêtements et des objets dont on ne se sert plus peuvent ainsi y être déposés.

La bonne nouvelle, c’est aussi que les Français sont devenus bien plus responsables concernant leur consommation. D’après L’Info Durable, ils veulent aujourd’hui en savoir davantage sur les vêtements achetés depuis Internet, et sont également de plus en plus nombreux à privilégier les circuits courts.

Crédit photo: youtube, le Parisien

Une jeunesse pleine d’idées

Face à l’urgence climatique, certains ont même fait preuve de perspicacité en fabriquant une pile en papier et en sucre, en commercialisant un robot pour remplacer le glyphosate dans les vignes, ou en concevant des technologies d’aide aux apiculteurs et à la recherche pour préserver les abeilles sauvages. « Faire sa part » a aujourd’hui plus de sens que jamais, et plus encore après la disparition de Pierre Rabhi.

Depuis longtemps, la jeunesse a l’habitude de marcher et de se mobiliser pour défendre son futur, mais aussi pour se soutenir les uns les autres, et cette année n’a pas fait exception. Des lycéens ont par exemple réalisé une enquête sur le projet abandonné d’EuropaCity, un gigantesque parc de loisirs qui aurait dû s’implanter sur 280 hectares de terre en Île-de-France. Une enquête et un engagement captés dans un film, Douce France, sorti en salle au mois de juin.

Une preuve de plus, s’il en fallait une, que les nouvelles générations n’en ont pas fini d’agir et de communiquer pour obtenir le meilleur avenir possible. Et pour finir sur une note positive, chapeau bas à un jeune breton de 16 ans, qui a créé cette année un accessoire coloré pour claviers d’ordinateur afin de faciliter la scolarité des enfants dys. Le monde tournerait quand même plus rond avec davantage d’empathie et de solidarité…

Et sur ces belles paroles, toute l’équipe de Feat-Y vous souhaite le meilleur pour cette nouvelle année !

Mélanie DOMERGUE

Infos :

Vous trouverez ci-dessous les articles de nos confrères et de nos consœurs qui nous ont permis de rédiger cette rétrospective. Bonne lecture !

https://mrmondialisation.org/des-bracelets-chinois-pour-sauver-les-animaux-le-nouveau-cancer-du-web/

https://mrmondialisation.org/le-cinema-entame-sa-transition-ecologique-le-plan-daction-du-cnc/

https://bonpote.com/cest-trop-tard-on-est-foutus-pourquoi-cest-faux-et-comment-y-repondre/

https://bonpote.com/comment-calculer-son-empreinte-carbone/

https://bonpote.com/cop26-succes-pour-les-uns-condamnation-a-mort-pour-les-autres/

https://bonpote.com/organisation-minable-et-festival-de-greenwashing-a-la-cop26/

Piochemag:

https://piochemag.fr/a-voir-des-lyceens-ont-enquete-sur-les-derives-dun-projet-durbanisation-de-terres-agricoles-a-gonesse/

https://piochemag.fr/tribune-81-marques-francaises-appellent-a-taxer-davantage-lindustrie-de-la-fast-fashion/

L’info durable:

https://www.linfodurable.fr/conso/circuits-courts-les-francais-ont-vraiment-envie-de-soutenir-les-producteurs-locaux-28610

https://www.linfodurable.fr/conso/mode-durable-les-francais-veulent-en-savoir-plus-sur-les-vetements-quils-achetent-28529

https://www.linfodurable.fr/environnement/les-signes-vitaux-de-la-terre-saffaiblissent-28044

https://planete.lesechos.fr/solutions/vitirover-un-robot-pour-remplacer-le-glyphosate-dans-les-vignes-4267/

https://positivr.fr/interdiction-therapies-conversion-adoptee/

https://positivr.fr/lush-retire-reseaux-sociaux-pour-protester-contre-effets-nefastes/

https://positivr.fr/video-a-stockholm-un-mur-de-la-gentillesse-erige-pour-venir-en-aide-aux-personnes-dans-le-besoin/

https://positivr.fr/enfants-dys-invention-clavier-ordinateur-couleurs/

https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/02/la-famine-a-madagascar-n-est-pas-due-au-changement-climatique-selon-une-nouvelle-etude_6104401_3244.html

https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/20/la-planete-est-entree-dans-l-ere-des-megafeux_6091864_3244.html

Kaizen

https://kaizen-magazine.com/article/une-start-up-pour-la-sauvegarde-des-abeilles/

https://www.thegoodgoods.fr/societe/plogging-jogging-ramassage-dechets/

https://www.thegoodgoods.fr/societe/florence-bacin-fair-wear-ceux-qui-font-avancer-une-mode-plus-ethique/