Pour son premier roman, Thomas Snégaroff revient sur le destin d’Ernst Hanfstaengl, pianiste et proche d’Hitler avant de s’improviser espion pour le compte des Américains. Un personnage méconnu à la recherche de la lumière aux heures les plus sombres de notre Histoire.
Dans la lignée de La disparition de Josef Mengele d’Olivier Guez, l’historien Thomas Snégaroff se jette dans l’arène littéraire avec un premier roman à vous couper la chique. Cette fois, le nazillon de service se prénomme Ernst Hanfstaengl. Né en 1887 d’un père allemand et d’une mère américaine, le jeune Putzi (son surnom) suit des études à Harvard avant de revenir à Munich où sa famille réside. C’est là-bas qu’il rencontre Hitler, encore peu connu du grand public mais dont le charisme et les discours commencent à fasciner. Après son putsch avorté, Hitler trouve refuge chez les Hanfstaengl où il est à deux doigts de se flinguer… C’était sans compter la femme de Putzi qui s’empare de l’arme. Condamné à cinq ans de prison, Hitler en profite pour rédiger le premier volume de Mein Kampf. A sa sortie de prison, la cote d’Hitler ne cesse de grimper et son parti devient la première force d’opposition du pays. A Putzi de gérer la presse étrangère et de faire la promotion de son patron. Entre deux avions, Ernst Hanfstaengl joue du Wagner à Hitler, rencontre Churchill et Mussolini, dîne avec les Goebbels. Puis, ça sera la chute avec jeux de pouvoir et manipulations en toile de fond. Putzi n’est plus en odeur de sainteté et se voit contraint de filer à l’anglaise aux Etats-Unis où il propose ses services aux Américains. En retraçant le parcours de Putzi, Thomas Snégaroff nous parle d’une chose encore bien plus effrayante, à savoir la banalité du nazisme et de ses idées qui trouveront un écho jusque dans les tribunes du mythique Madison Square Garden de New York.
Putzi, Thomas Snégaroff, Gallimard
par David Xoual