Who run the world?… Boys and girls! L’égalité hommes-femmes était l’un des grands sujets débattus jeudi, en cette première journée du Salon mondial présentant des solutions pour la planète. ChangeNOW a en effet donné la parole à divers acteurs inspirants autour de sujets forts, tels que l’entrepreneuriat au féminin, l’accès à l’éducation pour les jeunes filles, la lutte contre les violences conjugales ou encore contre les violences liées au sexe.

Digital Equality For All : oui aux business women !

« En Afrique du Sud, seulement 6 % de CEO sont des femmes. Ce n’est pas assez ! 58 % d’entrepreneurs africains sont pourtant des femmes. En Afrique du Sud, le nombre d’entrepreneures diminue encore, puisqu’il tombe à 19 %. » Dès la première conférence, Nadia Mannell a mis cartes sur table. La Directrice des relations investisseurs chez Vitality (accélérateur d’entreprises axé sur les femmes) a ainsi rappelé qu’il était important d’agir pour les accompagner et leur apporter les ressources nécessaires.

L’entreprise poursuit ses efforts en ce sens, avec le lancement en juin d’une plateforme dédiée aux femmes entrepreneures sur le continent africain. Son but, les soutenir et faciliter leur accès à des réseaux. Grâce à cette nouvelle communauté, elles pourront présenter leurs projets, ou encore rencontrer d’autres femmes entrepreneures, afin de partager expériences et conseils. Un coup de pouce pour aider chacune à verbaliser leurs actions et leur envie de devenir une femme leader.

L’occasion idéale pour créer des modèles, des mentors, et inspirer autrui. Ce projet est bien évidemment salué par le mouvement mondial Women In Tech, qui encourage la diversité dans les métiers de l’IT. La session « Digital Equality For All » a aussi rappelé que l’Afrique est un pays regorgeant de filles et de femmes au fort potentiel, pour qui des opportunités doivent encore être créées. L’accès facilité à des ordinateurs et l’apprentissage du codage sont d’ailleurs deux atouts pour les futures générations.

Un nouveau sommet HeForShe

HeForShe, campagne de solidarité pour l’égalité des sexes lancée par l’ONU Femmes, était également présente au rendez-vous. Ce sommet 2021 a donné lieu à des conversations toutes plus passionnantes les unes que les autres. Au programme, entre autres : des pistes de réflexion pour éliminer l’écart salarial entre les hommes et les femmes, encourager la place des femmes dans le leadership, mais aussi sur le rôle et la responsabilité des hommes, ou encore sur différentes manières de lutter contre les violences.

Chefs d’État et chefs d’entreprise, en leur qualité de « Champions HeForShe », ont ainsi partagé leurs expériences et leurs solutions mises en place pour promouvoir l’égalité des genres au sein de leurs pays ou de leurs organisations. Citons par exemple Guðni Th. Jóhannesson, président de l’Islande. Il a ainsi rappelé que son pays est le premier au monde exigeant que les entreprises et institutions de plus de 25 personnes et travaillant à temps plein, avec des contrats d’au moins un an, payent les hommes et les femmes à égalité et pour le même travail.

La Francophonie n’est pas en reste, puisque le Canada s’inscrit lui aussi dans cette course. Justin Trudeau, Premier ministre canadien, a en effet annoncé l’investissement dans un réseau pancanadien d’éducation préscolaire et de services de garde abordable et de qualité. Ainsi, les femmes pourront rejoindre plus facilement le marché du travail. Un plan d’action national est également lancé pour les entrepreneures canadiennes, visant à mettre fin à la violence fondée sur le sexe. De plus, le Canada poursuit sa politique d’aide internationale féministe, afin que les droits des femmes et des filles soient respectés dans le monde entier.

Même si tous les acteurs s’accordent à dire que « le travail est encore long », plusieurs réalisations méritent d’être soulignées. Bob Moritz, Président du réseau international d’audit et de conseil PwC, a ainsi annoncé que presque 80 000 employés masculins étaient désormais alliés dans la campagne HeForShe pour l’égalité des genres. De plus, grâce à leur approche axée sur les données, le pourcentage de femmes présentes dans leur équipe de direction mondiale est passé de 18 % à 47 %. Une certification devrait d’ailleurs bientôt être mise en place pour saluer les initiatives des salariés de PwC.

Chez Schneider Electric, l’accent est mis sur « l’éducation pour lutter contre les idées fausses », comme l’a indiqué Jean-Pascal Tricoire. Une bienveillance et un changement de mentalité qui met en lumière l’égalité des chances pour tous, mais aussi une prise de conscience sur d’autres types de violences vécues par les femmes : sexisme, harcèlement et violences domestiques.

Le groupe de télécommunication Vodafone s’est par exemple placé du côté des femmes avec la création d’une application pour aider les victimes de violences domestiques. Une plateforme qui regroupe 100 000 utilisatrices depuis 2019. Ce nombre a malheureusement augmenté depuis le début de la pandémie et les différents confinements.

Toutes les interventions durant ce sommet ont une fois de plus prouvé qu’il est temps de mettre fin à la masculinité toxique. La Covid-19 menace ce qui a déjà été fait dans certains pays pour promouvoir l’égalité. Aujourd’hui plus que jamais, il est donc important de redoubler d’efforts pour se rapprocher de l’égalité dans chaque secteur, et également permettre aux femmes d’accéder plus facilement à des postes à haute responsabilité.

Women for Change : l’interdiction d’abandonner

D’ailleurs, HeForShe en appelle à la solidarité de chacun en lançant une nouvelle campagne d’adhésion au mouvement pour faire de son pays ou de son organisation un acteur majeur de la lutte pour l’égalité des sexes.

La session de Women for Change a encore une fois rappelé l’importance de l’empowerment féminin, sans oublier la nécessité pour les femmes de se sentir légitimes et capables d’accomplir de grandes choses, peu importe l’environnement dans lequel elles ont grandi.

L’Inde, le Japon et l’Afghanistan sont des pays où le travail paraît plus difficile, mais pas impossible. Le manque d’accès à l’éducation ou la forte hausse des violences, dues aux confinements successifs, ne doivent pas stopper les efforts de tous. Shabana Basij-Rasikh, co-fondatrice et présidente de SOLA, une école de leadership en Afghanistan, symbolise tout un espoir :

« Il est inconcevable de revenir en arrière maintenant. Une école pour filles a été attaquée récemment, et pourtant, elles ont dit qu’elles y retourneraient dès que possible alors qu’elles étaient encore sur leur lit d’hôpital. Être à nouveau attaquées ne leur fait pas peur, car elles ne renoncent pas à leur éducation, alors nous n’avons pas le droit d’abandonner. »    

Mélanie DOMERGUE

Infos :

Pour consulter la liste de solutions mises en place dans le cadre d’HeForShe : https://www.heforshe.org/sites/default/files/2021-05/ypo_financial_times_-_a_global_imperative_gender_equality_in_the_c_suite_report.pdf