Par Lea Raso Della Volta
Longtemps, l’écologie a été assimilée à une action gouvernementale aux effets limités, mais, les crises successives qui secouent notre planète, et les catastrophes climatiques l’ont, quelque peu, fait évoluer. Désormais, c’est un autre regard, plus holistique, que propose Jean-Marc Governatori.
Il appartient à une grande famille d’entrepreneurs niçois à l’origine de grandes enseignes, dont lui-même, jeune diplômé d’HEC, prendra la direction. Loin du cliché de l’entrepreneur aux positions figées et conformistes, qu’il s’est toujours défendu d’être, Jean-Marc Governatori n’a qu’une idée en tête : trouver des solutions aux grands défis de la planète.
À l’instar de l’ex président Al Gore, il tire la sonnette d’alarme et annonce, sans détour, dans son ouvrage : « la France éclairée », publié en 1992, qu’il est nécessaire d’agir vite dans deux domaines : l’écologie et l’éducation. Ces deux domaines sont intimement liés. Il préconise de faire œuvre de pédagogie pour inculquer à ses contemporains, ce que doit être l’écologie.
« Nous avons l’habitude de traiter les causes et non les conséquences. En fait, nous n’évoluons que par la souffrance ».
Jean-Marc Governatori
Respect et responsabilité, les valeurs fondamentales de l’écologie
Sans afficher une position pessimiste, Jean-Marc Governatori note que, libéralisme, socialisme, consumérisme, sont dans l’impasse. Nos communautés sont parvenues au bout de leur modèle sociétal. Aussi, explique-t-il : « j’ai pris conscience qu’à partir de l’écologie, il était possible de proposer des solutions à différents domaines en crise, comme l’emploi, ou la santé. Il ne suffisait plus de tirer la sonnette d’alarme, mais de proposer des pistes et faire de l’écologie une nouvelle façon d’être, un nouveau mode de vie, qui vise à remettre l’être humain au centre de la création, car le modernisme et le consumérisme l’ont coupé de ses racines.”
Une écologie reposant sur deux valeurs fondamentales: respect et responsabilité.
«Nous avons tendance à nous dédouaner, face à certaines situations. On estime que notre responsabilité n’est jamais engagée. Ce qui est faux. Nous entretenons des rapports non consentants avec le vivant, ce qui est parfaitement anormal ». Il estime que la manière dont on traite la vie animale est parfaitement intolérable et va jusqu’à parler « abus de pouvoir »
« Végétaliser l’assiette »
Repenser de manière globale l’alimentation, insuffler à ses contemporains une envie de manger sainement, sont les objectifs principaux de Jean-Marc Governatori. Il avance, d’ailleurs, le chiffre de 100 000 décès par an, dus à une mauvaise alimentation saturée en graisses et en sucres.
Cet adepte du manger sain , qui a adopté le régime végétarien, souhaite à court terme à généraliser l’adoption des potagers urbains : ”pour ne parler que de Nice, il y en a sur les toits de la vieille ville, mais c’est encore insuffisant . Il faut revenir à une époque où chaque famille avait son lopin de terre. Et surtout, sortir de la chimie de synthèse et retourner à une agriculture où les rendements seront divisés au moins par deux. Ce qui implique l’abandon des pesticides.”
Et lorsqu’on évoque la viande artificielle, à base de cellules souches, il pousse un grand soupir : « une hérésie alimentaire. L’espèce humaine est issue d’une bactérie sous-marine. Des adaptations successives à l’environnement ont donné naissance à l’être humain . Aussi, nous sommes issus de la nature, et je trouve anormal de vouloir nous faire ingérer des produits de synthèse. »
Depuis quelques mois, Jean-Marc Governatori multiplie les interventions. Tout dernièrement au siège de l’ONU à Genève où il souhaitait proposer un autre visage de l’écologie au sein de l’Union européenne.
Aussi, aux prochaines élections européennes, il accompagnera plus de 80 candidats qu’il espère, parviendront à faire changer la face du monde.