Par Mélanie Domergue

En France, plus de 3 milliards de couches jetables sont consommées chaque année en moyenne dont 90  % proviennent de l’étranger. Pour lutter contre ce phénomène, Naturopera, leader français des couches bio, tient à produire une nouvelle génération de couches françaises et écologiques.

Avouez-le. Changer les couches de vos bambins, ce n’est pas vraiment votre moment préféré de la journée. On fait mieux comme instant de complicité. Pourtant, vous ne pourrez pas y échapper. Durant les trois premières années de sa vie, un enfant aura besoin en moyenne de 4 500 couches. Eh oui, vous n’en avez pas fini de vous boucher le nez ! Chaque seconde, 111 couches sont utilisées par les bébés français.

Certes, elles sont très pratiques… mais elles sont aussi encombrantes. Elles représentent en effet plus de 350 000 tonnes de déchets sur une année. Un chiffre vertigineux, et plus encore à une époque où chacun et chacune essaie de réduire sa consommation de plastique. Depuis plusieurs années maintenant, les protections hygiéniques connaissent un renouveau avec l’essor des culottes menstruelles. Le plastique et les substances chimiques sont boudés, à raison, par les consommateurs. Alors, pourquoi ne pas faire pareil avec les couches ?

Une couche beaucoup plus respectueuse de l’environnement

Cette idée est née dans l’esprit de Geoffroy Blondel de Joigny et Kilian O’Neill, deux papas et amis d’enfance. Depuis 2013, ils sont tous les deux à la tête de la PME Naturopera, spécialisée dans les produits d’hygiène du quotidien. Rappelez-vous : Feat-Y vous a déjà parlé de Naturopera et de sa gamme “L’atelier du DIY”, pour réaliser vos propres produits d’entretien bio et naturels.

Naturopera, c’est aussi le leader français de la couche bio. La PME s’est en effet tournée vers les couches et les produits d’hygiène bébé avec les gammes “Tidoo”, “Carryboo” et “Libellys”. Dans son développement, la PME a pris en compte un événement qui s’approche bien plus qu’il n’y parait : le projet de loi AGEC. Il envisage de bannir d’ici 2040 l’utilisation de plastique dans les produits de notre quotidien, à usage unique. 

Une échéance qui résonne comme un défi pour Naturopera, qui a pour ambition de devenir chef de file de l’innovation sur son marché.   

Une couche produite localement, à Bully-les-Mines

Le 18 octobre 2022, Geoffroy Blondel de Joigny et Kilian O’Neill inauguraient leur usine à couches écologiques à Bully-les-Mines, dans les Hauts-de-France. Depuis ce jour, ils se sont associés avec le groupe Andritz pour concevoir, six mois plus tard, le concept de couche jetable avec 90 % d’ingrédients d’origine naturelle. Une prouesse, qui arrive avec 17 ans d’avance par rapport aux exigences du projet de loi AGEC.

Alors, de quoi se compose cette nouvelle couche ? Commençons par l’absence du grand méchant plastique : cette couche ne comporte que 10 % de matière plastique, contre environ 70 % pour les couches du marché conventionnel. Naturopera a combiné ses savoir-faire techniques avec ceux d’Andritz, spécialiste des technologies de production des non-tissés et dans le design des machines de converting pour les couches bébés. 

Résultat : une couche 100 % française, car produite directement à Bully-les-Mines, alors que 90 % des couches traditionnelles proviennent de l’étranger. Elle contient également des composants majoritairement fabriqués en France. D’ailleurs, les voiles de cette couche sont fabriqués à 100 % d’ingrédients d’origine naturelle. De quoi préserver la santé de bébé, et de faire aussi du bien à la planète.

Voilà donc un premier essai prometteur — par la suite, il devra se conjuguer aux exigences d’absorption Naturopera. En somme, la PME française est en très bonne voie pour proposer sur le marché la première couche 100 % d’origine végétale. Une avancée qui va révolutionner le secteur, et aussi la vie des parents !

Infos :
Pour en apprendre plus sur Naturopera : https://www.naturopera.com/