Icône de l’âge d’or hollywoodien, l’actrice Ida Lupino a vite compris qu’on n’était jamais mieux servi que par soi-même. Alors que l’Histoire a la fâcheuse tendance d’invisibiliser les femmes, retour sur la vie et l’œuvre de la première grande réalisatrice made in Hollywood…

Disponible sur Arte, le cycle Ida Lupino en libre-replay propose de découvrir ou redécouvrir l’actrice et la réalisatrice à travers une sélection de films et le documentaire Ida Lupino, une cinéaste ! Un point d’exclamation qui fait du bien et entend hurler au monde le génie de cette femme pas comme les autres. Retour en 1918. Ida voit le jour à Londres dans une famille d’acteurs, de mimes et autres marionnettistes. Après quelques apparitions dans des productions anglaises, la jeune Ida traverse l’Atlantique. 1941 marque sa consécration avec La Grande Evasion où elle partage l’affiche avec Humphrey Bogart. Suivront d’autres succès comme Une femme dangereuse et L’homme que j’aime de Raoul Walsh. Mais, la petite Anglaise s’ennuie. Les hommes en costume eux s’inquiètent de son caractère bien trempé. Tant pis pour eux. Ida s’emmerde devant la caméra. Elle veut passer derrière. Avec son mari de l’époque (elle en aura trois), elle crée une société de production, produit et écrit le scénario du long-métrage Avant de t’aimer. Coup de bol, le réalisateur prévu, est dans l’incapacité d’assurer la réalisation à la suite d’une crise cardiaque. Ida s’y colle avec plaisir et ne quittera plus le siège de réalisatrice. Première femme à mettre en scène un film noir (Le voyage de la peur), Ida Lupino détonne et charme la critique comme les spectateurs à travers son style largement inspiré par le néoréalisme italien. Chez elle, pas de tabou. On parle de viol dans Outrage en 1950, de grossesse non désirée dans Not wanted, d’un homme bigame confronté à la révélation de son secret dans Bigamie. Les acteurs sont peu connus, les sujets d’actualité comme la condition des femmes, la classe moyenne… Des personnages perdus dans ce monde moderne en train d’éclore avec son absurdité, son hypocrisie, sa violence. A l’époque, Ida Lupino est la seule femme parmi les 1300 gugus que compte le syndicat des réalisateurs. 

Ida Lupino, une cinéaste ! Arte.tv 

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