Par David Xoual

Sorti en 2019 à l’occasion du cinquantième anniversaire d’Apollo 11, le documentaire composé d’images et d’enregistrements audio inédits est un petit bijou interstellaire à redécouvrir sur Netflix. Une plongée en apnée, sans voix off et à couper le souffle, au cœur d’un projet complètement dingue…
On a beau connaitre l’histoire, les images de Niel Armstrong et son fameux « petit pas pour l’Homme… », le documentaire réalisé par Todd Douglas Philips tient en haleine et en tension pendant 90 minutes.

Il faut dire que le documentariste s’appuie sur des images uniques et jamais dévoilées tournées en 70mm mais également sur un matériau audio rare de 11 000 heures. Du centre de contrôle à Houston où se relayent les équipes jour et nuit en passant par les images de foules et celles des trois astronautes, le long métrage file la chair de poule. La grande réussite du film réside dans l’absence de voix off. Une expérience quasiment mystique s’opère pour le spectateur, invité à rejoindre Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins dans la fusée Saturn V. Un objet XXL que l’on voit tracter lors de l’ouverture du film dans une atmosphère SF vintage. Excepté qu’ici, tout est vrai. De la préparation des astronautes à leur atterrissage en plein Pacifique (sept jours plus tard), le documentaire joue à nous faire peur quand même bien le quidam connait la fin et le succès de la mission retransmise en mondovision. Le contraste entre le calme olympien des astronautes et les images des manœuvres effectuées coupe la chique. Bien évidemment, le documentaire peut également s’apparenter à un objet de propagande atlantiste, encore plus quand le président Johnson récupère l’exploit pour chanter la paix dans le monde. Personne n’est dupe, la Guerre froide comme celle du Vietnam sont absents des débats. L’objet du film est ailleurs. Une expérience sensorielle sans 3D ni effets spéciaux…


Apollo 11, Todd Douglas Philips, disponible sur Netflix