Par David Xoual
Jusqu’au 19 février, l’Institut du monde arabe célèbre les minorités sexuelles et ses 1001 facettes à travers une exposition audacieuse baptisée Habibi, les révolutions de l’amour. Une ode à la jouissance, la créativité et la sensualité…
Issus du Maghreb et des Proche et Moyen-Orient, les 23 artistes contemporains de l’événement de l’IMA explosent les codes et s’exposent avec panache et tendresse. Ils sont marocains, iraniens, afghans… Peintres, performeurs, sculpteurs, vidéastes… Sur 750m2, l’exposition se distingue tant par son extravagance que sa profondeur. Une lutte protéiforme où homosexuel, transgenre, queer et Cie prennent les ARTmes et prônent la tolérance. Au-delà des questions de genre, l’enjeu est de nous interroger sur la conformité de la société et la peur de l’autre. Pas besoin d’aller à Kaboul pour comprendre que la lutte est loin d’être terminée. Qu’ils vivent dans le monde arabe ou soient exilés en Europe, les artistes de l’exposition libèrent les corps comme la parole, se font témoins, porte-étendards de ceux qu’on ne veut pas voir. Et c’est réussi. Une claque visuelle qui impacte la rétine et l’esprit du visiteur, interroge et informe comme le rôle de la colonisation dans l’établissement de lois homophobes. Ici, les gouaches de Kudra Khademi subliment le corps féminin, la sororité et les pratiques lesbiennes à travers une exposition frontale de la nudité. Là, l’installation composée de 801 bouteilles de la Tunisienne Aïcha Snoussi imagine une fiction archéologique autour d’une civilisation queer disparue. Derrière le strass et le clinquant, derrière le léger et le futile, une réflexion en forme de quête de liberté…
Habibi, les révolutions de l’amour jusqu’au 19 février à l’Institut du monde arabe
https://www.imarabe.org/fr/expositions/habibi-les-revolutions-de-l-amour