Aujourd’hui, internet et les réseaux sociaux sont de précieux outils pour diffuser un message green et responsable : tutos, témoignages, DIY… Chacun est encouragé à retrouver du sens dans ce qu’il produit et ce qu’il consomme au quotidien. Depuis 4 ans, Céline Séris partage ses connaissances grâce à son blog et sa chaîne YouTube Iznowgood. Un véritable échange entre elle et sa communauté. Il y a quelques jours, elle a d’ailleurs publié Mon dressing heureux (éditions Hachette), un guide pour accompagner les lecteurs vers une mode plus écoresponsable, plus éthique et bienveillante envers soi-même et les autres.

Feat-Y : Quel est votre parcours ?

Céline Séris : J’ai d’abord fait une école de commerce, et j’ai obtenu un Master en finances. C’est au gré de voyages, de livres lus et de discussions que je me suis demandé si ce que je faisais me correspondait vraiment. En 2017, j’ai démissionné d’un cabinet d’audit financier, après y avoir travaillé pendant trois ans. Mon nouvel objectif était de retrouver la maîtrise de mon temps : j’ai compris que c’était la donnée la plus précieuse de ma vie. Je souhaitais qu’il soit bien employé, et surtout, que je sois la seule à décider par quoi. Ce temps m’a donc permis de réfléchir à ce que je voulais faire, puis j’ai créé le blog Iznowgood. 

Feat-Y : Quels sujets y abordez-vous ?

C.S. : Au début, il était uniquement consacré à la mode éthique ! C’est un sujet qui me tenait déjà à cœur depuis des années. Je m’apercevais qu’il y avait beaucoup de choses à raconter derrière un tee-shirt vendu seulement 5 euros. Or à l’époque, personne n’en parlait vraiment. Je me suis lancée dans de nombreuses recherches, afin de produire des articles informatifs. C’était aussi l’occasion de présenter aux internautes des marques proposant un modèle plus vertueux de la mode.

Grâce à Iznowgood, j’aborde des sujets qui me plaisent et que je souhaite approfondir. Au début du blog, les articles concernaient la mode éthique, puis ils se sont calqués sur mon propre cheminement. Iznowgood s’est alors ouvert à des sujets traitant d’un mode de vie et de consommation plus responsable.

Feat-Y : En se baladant sur le blog Iznowgood, les internautes peuvent également découvrir un générateur de marques éthiques. Qu’est-ce qui a motivé sa création ?

C.S. : Un an après le lancement du blog, j’ai reçu beaucoup de questions portant sur des sujets précis. On me demandait par exemple où trouver un jean fabriqué en France pour tel budget, où dénicher un manteau sans laine… Pourtant, en 2018, de nombreux produits étaient déjà commercialisés. J’ai alors compris que des marques consacraient une grande partie de leur budget à une production éthique et responsable, au détriment du budget communication, ce qui est dommage, puisque les personnes intéressées ne les trouvaient pas. J’ai donc eu l’idée de créer ce générateur de Marqu’IZ, gratuit pour les utilisateurs et les marques qui y figurent. Mon compagnon est développeur web et m’a aidé à le mettre en place !

Feat-Y : Comment fonctionne-t-il ?

C.S. : Il s’agit d’un formulaire, dans lequel on peut entrer la catégorie de vêtements recherchés, son budget, son style, et ses priorités de consommation : fabriqué en France ou en Europe, avec des matériaux recyclés, du coton bio, etc. Le générateur, mis à jour régulièrement, prend en compte toutes ces informations et propose ensuite des marques susceptibles de correspondre à nos attentes.

Feat-Y : Sur quels critères vous basez-vous pour y intégrer des marques ?

C.S. : Aujourd’hui, le générateur de Marqu’IZ compte plus de 600 marques ! La très grande majorité d’entre elles proviennent de mes recherches, mais des marques m’ont également contactée pour y apparaître. Toutes font des efforts pour être vertueuses sur plusieurs points, notamment en payant convenablement les personnes présentes sur leur chaîne de production, ou encore en prenant en compte la préservation de la planète. Les propositions sont suffisamment variées afin que chacun puisse trouver ce qui compte pour lui, comme des matières naturelles pour préserver sa santé, ou bien une mode directement éthique, sans souffrance pendant la fabrication du vêtement. Par ailleurs, les marques présentes dans le générateur sont uniquement celles chez qui je pourrais moi-même acheter un produit. Face à la densité des offres, je deviens de plus en plus exigeante pour consommer mieux. 

Feat-Y : Vous avez plus de 42 000 abonnés sur Instagram, et plus de 20 000 sur YouTube. Quel impact cela a-t-il sur votre processus de création et sur votre réflexion ?

C.S. : Ma communauté a grandi au fil des années ! Être en interaction avec autant de personnes, d’idées et de réflexions me pousse à nourrir mes pensées, et cela m’apporte également beaucoup de sources d’information. Mes abonnés sont engagés et aiment partager leurs connaissances. De plus, le fait d’être portée par une communauté grandissante me donne l’impression que le message est entendu de plus en plus loin, et par de plus en plus de personnes. Aujourd’hui, les gens sont davantage sensibilisés à ces sujets, ce qui est indispensable pour encourager un modèle bienveillant de la mode. 

Feat-Y : Au fil des années, avez-vous remarqué un changement de comportement chez certaines enseignes ?

C.S. : Les grandes enseignes de fast fashion commencent à proposer des collections « conscious », signe que les mentalités évoluent. Néanmoins, je vois cela comme du « green washing », même si tout n’est pas tout noir ou tout rose. Certes, c’est un argument utilisé pour vendre davantage d’articles, mais une gamme « conscious » peut être le début d’une prise de conscience pour les personnes qui ne se sont jamais interrogées sur les produits qu’elles achètent. Toutefois, ce changement ne doit pas rester qu’en surface, mais bien évoluer, pour arriver, espérons-le, à un modèle de la mode plus vertueux.

Feat-Y : Quels sont vos projets ?

C.S. : Mon compagnon et moi sommes installés au Portugal, et on envisage de construire nous-mêmes une maison autonome. On devra habiter sur le terrain durant toute la durée des travaux, et notre choix s’est porté sur une tiny house, version van, pour y vivre et se déplacer. On a déjà voyagé en van, mais on s’est rendu compte que cette solution n’était pas si propre, écologiquement parlant. Or, en se renseignant, on a découvert qu’il était possible de rouler à l’huile recyclée, et cette idée nous a séduits !

Alors, on a acheté un vieux van, puis on a converti le moteur pour qu’il puisse rouler à l’huile végétale, et ainsi faire d’une pierre deux coups : avoir notre petite maison sur le terrain et voyager en Europe, tout en réduisant notre impact carbone. Pour l’heure, le van doit encore être aménagé dans son intégralité, et la construction de la maison nous attend. Ces projets devraient nous occuper durant les prochaines années !

Propos recueillis par Mélanie Domergue

Infos :

Le blog : https://www.iznowgood.com/

Le générateur de Marqu’IZ : https://www.iznowgood.com/generateur-de-marquiz/

Compte Instagram : https://www.instagram.com/iznowgood_/

Page Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCy7OmUfVe6Sk6DWKfhaA7YQ