L’humoriste Pierre-Emmanuel Barré n’a pas peur de dire tout haut ce que d’autres pensent tout bas. Certains d’entre vous ont peut-être suivi au printemps son Journal de confinement. Son humour potache et décalé se retrouve aujourd’hui dans son Coffret du Journal de confinement, disponible sur son site depuis le 16 novembre. Hasard et ironie du calendrier, cette sortie tombe durant le deuxième confinement. Au programme, une clé USB reprenant les 59 épisodes publiés sur YouTube (dont 3 inédits), « Le grand jeu de l’oie de la pandémie » (eh oui, c’est un pangolin), un livret « rigolo » de jeux, un poster de sa chienne Miskine, l’autocollant de la « République du Voituristan » (très beau pays) et enfin, le jeu vidéo Shit Them All. Le gameplay est simple : éviter le virus et faire caca sur les ministres… Bonne nouvelle, 20 % des bénéfices de ce coffret seront reversés à l’association Droit au Logement.

Feat-Y : Comment vivez-vous ce deuxième confinement ? Qu’est-ce que vous faites pour vous occuper ?

Pierre-Emmanuel Barré : Quel confinement ? Y a un confinement ? De toute façon, je suis devenu vieux, les seules interactions sociales que j’ai, c’est dans ma femme. Je passe le reste de mon temps à me promener dans mon jardin avec les bras croisés dans le dos et à marmonner des insultes en écoutant la matinale de France Inter.

Feat-Y : En mars dernier, qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce journal du confinement ? Quel a été le travail en amont ?

P-E.B. : D’abord, il faut savoir que comme la majorité des gens, je me faisais terriblement chier. Et quand je m’ennuie, je commence l’apéro à 9 h du matin. Mon corps n’aurait pas tenu deux mois avec des Miel Pops au Ricard au petit déjeuner. Du coup, j’ai installé ma petite routine. Revue de presse à 8 h, écriture de 9 h à 13 h, tournage de 14 h à 17 h et montage de 18 h à 19 h. Et pour le dîner, Miel Pops au Ricard.

Feat-Y : Vos vidéos et votre liberté de ton peuvent faire penser à du Coluche ou du Desproges. Pensez-vous que cette période est propice à dire les choses ?

P-E.B. : Y a pas vraiment de périodes plus propices que d’autres, mais je pense que là, les gens avaient particulièrement envie d’insulter Macron, Buzyn ou Philippe, et comme je suis assez fortiche en insulte, les gens ont regardé. Mais pour moi, ça n’a pas changé grand-chose, j’avais très envie de les insulter avant et j’ai encore très envie après. Y a pas de mauvais moment pour dire à un politique qu’il fait de la merde.

Feat-Y : On dit qu’on peut rire de tout, et c’est ce que vous avez fait : avez-vous conscience d’être un exemple de résilience, ou de l’impact positif qu’ont pu avoir vos vidéos durant le confinement des gens ?

P-E.B. : Désolé, j’ai pas compris la question.

Feat-Y : Pourquoi avoir sorti le journal du confinement sous clé USB ?

P-E.B. : La clé USB, c’est vachement pratique, si les gens trouvent que le contenu est nul, ils peuvent l’effacer et mettre d’autres trucs dessus ! Si on pouvait faire ça avec les DVD, ça fait longtemps qu’il y aurait des pornos sous toutes les jaquettes de “Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?”

Feat-Y : Elle contient aussi trois épisodes inédits : dites-nous trois mots pour donner envie de les regarder !

P-E.B. : “J’ai votre adresse.”

Feat-Y : Quelles ont été vos inspirations pour créer les jeux ?

P-E.B. : Alors je vais être honnête, pour le jeu de l’oie du confinement, je me suis clairement inspiré du jeu de l’oie classique. Mais j’ai fait preuve de plus d’imagination pour le jeu vidéo, c’est un mélange entre Human Centipede et le documentaire “Emmanuel Macron, les coulisses d’une victoire”. Sauf que dans le jeu, l’objectif, c’est qu’Emmanuel perde.

Feat-Y : On entend que ce deuxième confinement est mal respecté : est-ce que vous auriez des solutions ?

P-E.B. : J’ai remarqué que les gens regardaient bien plus mon travail quand ils étaient enfermés chez eux et au chômage, c’est triste, mais ça m’arrange. Du coup, je travaille sur une nouvelle souche virale qui devrait bien cartonner. Le Covid 21. Rendez-vous en janvier.

Feat-Y : Est-ce que vous pensez qu’on pourra quand même avoir de bonnes fêtes de fin d’année ?

P-E.B. : Ça dépend si on aime bien sa famille ou non. Quand ton oncle c’est Gérard Larcher, tu dois être bien content de fêter Noël tout seul en mangeant un cordon-bleu dans ton appartement plutôt que dans ta maison de famille. Non seulement t’entends moins de conneries, mais en plus, y’a pas tonton Gérard qui te demande toutes les deux minutes si tu vas finir ton cordon-bleu.

Feat-Y : Enfin, comment pensez-vous que la pandémie va impacter la culture ? Est-ce que vous songez déjà à faire votre métier différemment ?

P-E.B. : Ben je sais faire deux choses, raconter des conneries et prendre de l’argent aux gens qui m’écoutent. Alors dans le pire des cas, je pourrais me lancer en politique.

Propos recueillis par Mélanie Domergue

Infos :

Site internet : https://www.pebarre.com

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