Chez Feat-Y, on n’a toujours pas de recette magique pour dénicher facilement des pépites d’or. En revanche, nous vous proposons aujourd’hui de découvrir des pépites littéraires grâce à la box Lumières.

Son but : mettre en avant, chaque mois, un roman qui mérite d’être davantage connu. Pour l’instant, une dizaine de maisons d’édition ont rejoint le projet. La première box a été créée et expédiée en octobre 2020, pour 216 précommandes. Rencontre avec la créatrice, Jeanne Ayache.

Jeanne Ayache

Feat-Y : Comment est née l’idée de cette box littéraire ?

Jeanne Ayache : Je suis passionnée de lecture depuis l’enfance. Cela faisait longtemps que je souhaitais remettre le livre au cœur de ma vie. Je voulais aussi avoir ma propre entreprise. En parallèle, le modèle des box m’intéresse depuis une dizaine d’années, et j’ai toujours eu l’envie d’en créer une.  

Feat-Y : Vous dites que 2020 était le bon moment pour la lancer. Pourquoi ?

J.A. : J’ai travaillé pendant un an sur un projet d’ouverture d’une librairie à Paris. Ça a été plus que compromis avec le confinement et la pandémie de COVID-19, alors j’ai décidé d’arrêter. Or, j’avais déjà intégré un concept de box littéraire au sein de ce projet de librairie. Je me suis donc focalisée à 100 % sur l’idée de la box.

Feat-Y : Qu’est-ce qui distingue votre box des autres ?

J.A. : Elle propose des romans dont on entend peut-être moins parler, parce que publiés par des éditeurs moins connus. Dans cette box, il n’y a pas de personnalisation. Quand on choisit un livre, on a l’impression qu’il va nous plaire. Je crois que c’est faux. À trop personnaliser les choses, on sort moins de sa zone de confort et on fait moins de découvertes.

Feat-Y : Comment faites-vous le choix des livres ?

J.A. : Ce sont des romans français ou étrangers publiés récemment. Ils s’adressent aux adultes. J’essaie d’anticiper avec les éditeurs les prochaines sorties : je retiens celles susceptibles de parler au plus grand nombre, pour désacraliser la littérature. Je lis ensuite le texte, en veillant à la qualité d’écriture. Je recherche cette petite pointe d’audace, qui fait naître un moment de lecture dont on se souvient.

Feat-Y : Quel roman avez-vous sélectionné pour le lancement ?

J.A. : C’est un premier roman, « Un jour ce sera vide », par Hugo Lindenberg, aux éditions Christian Bourgois. Les premiers retours sont très bons !

Feat-Y : Vous avez fait le choix de matériaux responsables…

J.A. : J’essaie au maximum d’utiliser des matériaux écologiques, mais il ne s’agit pas d’une box 100 % écolo ou 0 déchet. C’est encore perfectible. Il y a bien des surprises, mais il n’y a pas de supports qui pourraient être vite jetés. Je veux éviter le suremballage : il n’y a qu’un seul carton d’expédition, avec à l’intérieur, un pochon en coton bio. Il est voué à protéger le livre, mais il est aussi réutilisable. Souvent, les matériaux responsables sont plus chers. Plus la communauté de la Lumières Box grandira, plus je pourrai améliorer cette démarche écologique.

Feat-Y : Cette année a été compliquée pour tout le monde, avec l’émergence du COVID-19. Pensez-vous qu’il y a un besoin de s’évader par la lecture ?

J.A. : Oui, les gens se sont rendu compte qu’on avait des vies à 1000 à l’heure et qu’on passait beaucoup de temps sur les écrans. Se recentrer sur des choses plus basiques, ça fait du bien. Avec le couvre-feu dans les grandes villes, on peut penser que les gens auront plus d’occasions pour se poser et lire. Bon, il y a aussi Netflix, mais il y a eu un regain d’intérêt pour la lecture après le confinement.

Feat-Y : Y a-t-il un livre qui vous a marquée ?

J.A. : Récemment, il y a eu « La petite lumière » par Antonio Moresco. Ce livre de 120 pages m’a soufflée par la beauté de l’écriture et l’intensité d’une histoire déroutante. On ne comprend pas très bien de quoi il s’agit, et pourtant, il y a une force incroyable qui donne envie de le relire une fois terminé. C’est ce que j’attends d’un livre : des sensations fortes.

Feat-Y : Si vous étiez une héroïne littéraire, ce serait laquelle ?

J.A. : Je serais Modesta, dans « L’art de la joie » par Goliarda Sapienza. Elle a un destin incroyable et porte la force des femmes, la lutte pour le droit à la liberté, au plaisir, à sa place et à son opinion dans la société. 

Propos recueillis par Mélanie Domergue

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