Le confinement a profité à Tata Yoyo. L’artiste Mecavolic a réussi à sublimer l’essence même du célèbre titre comique d’Annie Cordy par une réinterprétation vocale et sonore toute en mesure et subtilité : de manière presque alchimique, il a su redonner tout son sens à ce texte lourd de seconds degrés, en extraire toute la lumière et la puissance. Un artiste à suivre de très près.

Nous avons tous en tête ce tube un peu désuet que chantait couverte de plumes multicolores, Annie Cordy, dans les années 80. « Tata Yoyo, qu’est-ce qu’il y a sous ton grand chapeau. Tata Yoyo, dans ma tête, y ‘a des tas d’oiseaux. On m’a dit qu’y a même un grelot. » Une ode à la fête populaire et à la chenille dansante. Et pourtant. Qui sait en réalité que Tata Yoyo est avant tout l’histoire d’une femme mentalement dérangée ? L’attribut Yoyo faisant référence à ce jouet toujours en roue-libre, et le grelot forcément au fou du roi… le texte souvent jugé ‘solaire’ prend alors un tout autre sens. Pour mieux l’appréhender, goûtez à cette reprise de Mecavolic :

Tata Yoyo Cover

Derrière chaque arc-en-ciel se cachent quelques gouttes de pluie. Et cela, l’artiste Mecavolic l’a bien compris. En résulte d’ailleurs son nom : « Le terme de Mecavolic m’est apparu dans un rêve. Il incarne à lui seul ce sur quoi repose tout mon travail : un contraste à la fois d’ombres et de lumière. Chacune de mes compositions portent en elles des sonorités sombres, lourdes, mécaniques, en même temps que des sonorités aériennes, légères, cristallines… », explique l’artiste de son vrai nom Lucas

Comment lui est venue cette idée de cover de Tata Yoyo ? Une envie spontanée d’envoyer de l’amour à ses potes pendant la pandémie et surtout de les distraire, les faire rire. Donner du sens à ce temps en suspens… Tata Yoyo fait suite à une première cover de Bob Marley diffusée sur Youtube, Is this love  : un internaute, via les commentaires, en avait interpellé un autre. « Hey, Isabelle. Je suis sûre que cette vidéo, va te faire aimer Bob Marley », ce à quoi l’intéressée avait répondu « Ce mec pourrait même me faire aimer Tata Yoyo ! ». Mecavolic a de suite accepté le défi : il ne lui aura fallu que 24 heures pour composer, filmer et diffuser le titre sur le réseau. 

Pour autant, n’allez pas croire que Mecavolic donne dans le vite fait : c’est un perfectionniste. Chaque note, chaque effet sonore est mûrement réfléchi. On reconnait d’ailleurs ses influences que sont Cocorosie Christine and the queens, La Chica (avec qui il a déjà joué) et Yseult. En très peu de temps, son Tata Yoyo a fédéré plus 10 000 likes, 14 000 partages et surtout les compliments d’Annie Cordy, herself.

Un sacré coup de pouce numérique pour cet artiste dont la notoriété était centrée à Montpellier jusqu’à lors. Dernière cover, Papillon de lumière de Cindy Sanders, une artiste qu’il adore. « Il y a dans ce texte quelque chose de très profond, de chargé, qui dépasse le côté ‘pop’. J’aime à pouvoir lui redonner une seconde chance, la possibilité d’une nouvelle lecture, une nouvelle énergie », témoigne Mecavolic. On attend le duo avec impatience !!! Et pourquoi pas dans un télé-crochet ? Il semblerait qu’une émission nationale l’ait contacté… pour l’instant, Mecavolic ne peut nous en dire plus… à suivre de très près donc.

En attendant, l’artiste, en plus de recevoir quantité de cadeaux de ses fans, a déjà signé avec une marque qui veut décliner une paire de chaussures sur mesure à la sauce Mecavolic.  Fini les cover ? Mecavolic tient à rappeler que si c’était amusant pendant le Covid, il aime à écrire et composer ses morceaux avant tout. En ce moment, il travaille sur son prochain album avec des compos personnelles, en français. Le dernier, un EP de cinq titres, lui, était en anglais.( Disponible sur toutes les plateformes de streaming et en vente sur Bandcamp) :

https://mecavolic.bandcamp.com/

A l’époque, Mecavolic était un groupe mais depuis peu, Lucas a décidé de faire cavalier seul. Il est ouvert, néanmoins, à tout nouveau projet de collaboration avec d’autres artistes et compositeurs. Nul doute qu’on entende parler de Mecavolic encore longtemps.

Sylvie Le Roy pour Feat-y