Lorsque je me replonge dans les années 80,le goût des fraises tagada me revient en bouche, je me visualise, allongée, le dimanche contemplant les fraggle rock, et les visages de Sue ellen ou Pamela Ewing, véritables stéréotypes de femmes des années 80, me viennent à l’esprit. La chanson de Sardou, dont j’ai perçu le côté misogyne des années plus tard, souligne cet esprit de liberté, d’émancipation et de prise de pouvoir chez la femme.
On ne remerciera jamais assez Les années 80 pour l’éclosion d’une mode discrète et notamment l’apogée du power dressing.Cette décennie place l’apparence comme un outil indispensable de la confiance en soi,de l’assurance,en revanche, pas celui forcement du bon goût.
Mais pourquoi dit on power dressing? Même en vous rappelant vaguement de votre anglais niveau 6e, je ne pense pas vous étonner si la traduction littérale signifie habit de pouvoir.
Le terme “Power dressing” apparaît pour la première fois en 1979 dans le post standard.
Mais c’est à partir de 1977 et des premiers défilés de Thierry Mugler et de jean Paul gaultier que le terme Power dressing revêt toute sa signification. Dans la rue, les silhouettes en V se multiplient. les coupes proéminentes, immobilisées à grands coups de laque, résistantes au plus grande rafales de mistral également.
Le but étant d’affirmer son pouvoir et son statut par le biais de ses vêtements de la façon la plus ostentatoire possible.On impose sa présence par tous les moyens. Ce ne sera pas la décennie la plus subtile de façon définitive.
La première règle, et la règle majeure d’ailleurs, est que chaque tenue doit être en adéquation parfaite avec la situation. La deuxième, la tenue doit être en symbiose avec la personnalité. Dans les deux cas de figure, il y a forcément eu des loupés
Si on observe bien l’histoire, la réelle genèse de cette bascule est la loi Simone Veil de 1975. La femme dispose enfin de son corps , elle commence à se libérer du diktat sociétal et patriarcal.
Les femmes commencent à prendre le pouvoir, elles féminisent le vestiaire masculin afin de se l’approprier.
L’expression est sans doute nouvelle dans les années 80 , cela dit de tout le temps,l’homme a exprimé son statut, ses croyances, au travers de ses habits.
On pourrait transcrire ce mode de fonctionnement dans Le monde animal au mimétisme en tant que moyen de survie pour certaines d’espèces. l’homme ne dispose pas naturellement de tels moyens. Donc son naturel empathique et fraternel, l’a poussé à l’inventer.
Ill ne faut pas se leurrer ,L’homme utilise donc ce subterfuge pour tromper l’ennemi. pensez aux lansquenets ou encore à la tenue de camouflage dans l’histoire des guerres et des combats.
Cette volonté d’être au dessus, de dominer se retrouve dans chaque strate de nos sociétés actuelles.
Mais et c’est une grand mais, ce que nous vivons, actuellement, donne à réfléchir sur cette analogie que nous pourrions aisément faire entre le mot homme et le mot pouvoir. Peut on espérer rêver d’un autre parallèle, d’une autre aspiration?