Pas de tapis de rouge ni de paillettes, mais l’amour du cinéma est toujours là ! Covid oblige, cette cinquième édition est accessible en ligne, mais aussi sur MyCanal et TV5 Monde, du 10 au 16 décembre 2020. Créée il y a cinq ans sous l’égide du Festival de Cannes, la Semaine du cinéma positif a pour ambition de présenter des films porteurs de messages, destinés au plus grand nombre, et orientés vers les générations futures.

Après une telle année, le thème de cette nouvelle Semaine était tout trouvé : l’altruisme. « Jusqu’à présent, on primait la solitude. C’est d’ailleurs comme ça qu’on résume la société de consommation : “plus on est seul, plus on consomme”. Et puis, il y a eu une prise de conscience, on a réalisé qu’on n’aimait pas ça, qu’on avait besoin des autres », résume Jacques Attali, écrivain et économiste. Ce cinéphile est également président de la Fondation Positive Planet, qui développe l’inclusion économique, sociale et environnementale.

Conférences, débats et projections vont ainsi rythmer les prochains jours. Le public est libre d’y assister : les événements sont gratuits et nécessitent seulement une inscription (voir les infos ci-dessous). Mercredi 16 décembre, à partir de midi, le jury, présidé par Régis Wargnier (le réalisateur d’Indochine) remettra quatre prix : le Prix du Meilleur Long métrage fiction ou documentaire Positif 2020, le Prix d’Honneur du Cinéma Positif, le Prix Spécial du Cinéma Positif et le Prix du meilleur court-métrage positif.

La sélection des 12 films se veut variée, tant par les thématiques environnementales ou sociétales que par les pays représentés :
  • Adam, de Maryam Touzani (Maroc, France, Belgique)
  • Au nom de la Terre, d’Édouard Bergeon (France)
  • Demain est à nous, de Gilles de Maistre (France)
  • La vie scolaire, de Grand Corps Malade & Mehdi Idir (France)
  • Les Hirondelles de Kaboul, de Zabou Breitman & Éléa Gobbé-Mévellec (France, Luxembourg, Suisse)
  • Les éblouis, de Sarah Suco (France)
  • Papicha, de Mounia Meddour (France, Algérie, Belgique, Qatar)
  • Scandale, de Jay Roach (USA)
  • Tout est possible (The Biggest Little Farm), de John Chester (USA)
  • Woman, de Yann Arthus Bertrand & Anastasia Mikova (France)
  • Hors Normes, d’Olivier Nakache et Éric Toledano (France)
  • Le Jeune Ahmed, de Luc et Jean-Pierre Dardenne (Belgique, France)

Le cinéma positif, c’est quoi ?

« Le cinéma positif n’est ni optimiste ni gai. Ce sont des films qui éveillent les consciences au regard d’une des dimensions de l’avenir, qu’elle soit économique, sociale, écologique ou encore démocratique », expliquait Régis Wargnier lors de la première table ronde de ce vendredi 11 décembre.

Le cinéma se fait messager et miroir, afin d’encourager la réflexion et l’action des spectateurs. « C’est quelque chose de subjectif : tout dépend de la sensibilité de chacun. Un film peut nous toucher, et ne rien éveiller chez notre voisin. » Tout part donc d’une envie de partager et de s’engager, ensemble, dans une cause.

Ce désir a été récompensé dès le jeudi 10 décembre, journée d’inauguration, lors de la remise de plusieurs prix par MegaCities-ShortDocs, festival international de courts-métrages documentaires citoyen et partenaire de cette Semaine du cinéma positif. Notons par exemple le Prix mention spéciale du jury, décerné à Olivier Roux pour Confinés dehors, qui a suivi le quotidien des plus démunis en temps de pandémie. Le Prix du meilleur ShortDoc a quant à lui été remis à Soheil Soheili, pour Art of being in a world of not being, une plongée sur la question du genre en Iran.
La jeunesse a occupé une place importante du festival MegaCities-ShortDocs. Une initiative que Régis Wargnier aimerait voir plus souvent : « J’attends que les jeunes s’adressent à nous. Des films sont le symbole de toute une génération : Le Grand Bleu (Luc Besson), Un monde sans pitié (Éric Rochant)… Il se passe tant de choses actuellement, d’un point de vue écologique ou de la place de la femme, qu’un film doit raconter la jeunesse d’aujourd’hui ».

Un festival de Cannes 2021 plus écoresponsable ?

Les premiers débats de la Semaine du cinéma positif ont bien sûr été entachés par la Covid. Même si « les tournages ont repris » et que « les acteurs ont surmonté l’obstacle du masque dans leur jeu », l’avenir demeure incertain. La sanction est tombée ce jeudi 10 décembre : d’abord prévue au 15 décembre, la réouverture des cinémas n’aura pas lieu avant le 7 janvier 2021 (selon l’évolution de la situation sanitaire). Néanmoins, Sidonie Dumas, directrice générale de Gaumont, reste confiante sur le retour des Français dans les salles obscures.
De l’espoir, il y en a aussi du côté d’un cinéma plus écolo et responsable. Au cours de la table ronde « La prise de conscience écologique du cinéma et de son industrie », Evelyne Laquit, directrice de la communication du CNC, a annoncé que l’institution a mandaté quatre experts pour travailler sur quatre thématiques : les moyens techniques présents sur les plateaux de tournage, la mobilité, l’approvisionnement et la gestion des déchets, et enfin la sobriété numérique.
Chacun de ces experts devra présenter cinq recommandations, qui seront discutées dès janvier 2021 avec les professionnels du cinéma. Rendez-vous au Festival de Cannes 2021 pour en apprendre davantage sur ces mesures ! L’organisation du Festival sera peut-être elle aussi plus éco-friendly. 

Mélanie DOMERGUE

Infos : Pour assister à la 5e Semaine du cinéma positif ou en découvrir le programme :

http://www.institut-economiepositive.com/evenements/semaine-du-cinema-positif/#1594904401880-d8878ab8-cfbb