Pourvoir tailler sa barbe de manière écologique, voilà ce que propose Geoffrey Bourguignon, fondateur de Ça va barber depuis 2015. Installé du côté de Lyon, il souligne, auprès de Feat-Y, combien la demande de produits éco-responsables pour l’entretien d’une barbe a grandement évolué ces dernières années et que cela tend à revenir moins cher pour les clients selon lui. Interview.
Feat-Y :D’où vous-est venue l’idée de fonder Ça va barber ?
Geoffrey Bourguignon : Mon premier “vrai” travail était dans l’informatique, en 2011, dans une grosse société de service. Je me suis assez vite ennuyé et en suis arrivé à me laisser pousser la barbe en 2015 ! Je me suis demandé comment la garder le plus longtemps possible, car à partir d’une certaine longueur, elle me démangeait beaucoup. Lors d’un voyage, j’ai découvert les produits pour barbe, que je ne connaissais pas avant. De fil en aiguille, j’ai enquêté, regardé ce qui se faisait et surtout avec quoi c’était fait. J’ai commencé à faire mes produits, pour mon usage personnel, puis pour les copains. Puis les copains des copains… et je me suis dit que j’allais essayer de lancer un petit projet sympa, carré, dans les règles de l’art. Le constat qui m’a permis de me lancer était donc de ne pas trouver de produits qui me convenaient, à l’époque, mais aussi une envie d’entreprendre !
Feat-Y : Comment arrivez-vous à vous fournir en matières premières pour vos cosmétiques ?
G.B : J’ai d’abord, fabriqué tout seul, dans mon petit laboratoire, en plein centre de Lyon, dans lequel mon amie savonnière, Audrey, m’a accueilli. Elle m’a également aidé sur le côté administratif et les règles de production. Quand je fabriquais seul, mes fournisseurs étaient dans le Sud de la France, vers Grasse. Lorsque les ventes et quantités à produire ont explosé, je n’arrivais plus à fabriquer moi-même. J’ai donc trouvé un sous-traitant, juste à côté de Lyon, qui possède des petites machines pour mettre en flacon beaucoup plus rapidement que moi tout seul, avec mes ustensiles et mon entonnoir. Mes fournisseurs sont toujours français, mais je suis moins en relation directe avec eux.
Feat-Y : Pourquoi ce choix du made in France, en particulier ?
G.B : Je me suis rendu compte qu’à fabriquer, ce n’était pas très sorcier et que les matières premières étaient tellement qualitatives en France, je n’ai même pas pensé à faire fabriquer ailleurs !
Le made in France, c’est une logique de coût, d’éthique aussi et surtout de pouvoir faire travailler des copains, amis, connaissances en FRANCE !
Feat-Y : Pourquoi avez-vous suivi une ligne éco-responsable ?
G.B : Le postulat de départ est que moi, personnellement, avec ma compagne, nous étions déjà dans cette optique de faire attention à ce que nous consommons. En 2015, les alternatives comme on en trouve maintenant, n’étaient pas aussi développées. Lorsque j’ai créé la marque, j’ai voulu lui faire prendre directement ce chemin car je croyais déjà au « zéro déchet », et aux produits éco-responsables. Je suis parti comme ça, bille en tête, même si à l’époque, cela n‘interpellait pas autant les gens. Dorénavant, c’est une des choses pour lesquelles on vient me voir. Quand j’achète un produit, j’enlève le produit et je jette la boîte. Je trouvais ça un peu dommage d’acheter un produit pour se débarrasser de la moitié dès le début. J’ai donc créé de jolies boites que l’on peut garder, pour ensuite racheter ses huiles et autres produits cosmétiques sans le contenant. Ça fait moins de packaging, moins cher pour le client et moins de déchets !
Feat-Y : En cette période de confinement, de crise sanitaire, comment arrivez-vous à tirer votre épingle du jeu ?
G.B : C’est le dieu Internet qui me sauve ! Lors du premier confinement, j’ai fait plein de petits jeux, pour occuper les gens qui me suivent (et pour m’occuper moi également !). C’étaient des petits labyrinthes, des petits questionnaires, des petits tirages au sort, des petites devinettes. J’ai également offert les frais de port durant le premier confinement. Mais je n’expédiais qu’à la fin du premier confinement, pour ne pas surcharger la Poste.
Pendant ce deuxième confinement, ce sont encore des mini-jeux, des petits jeux-concours et comme Noël arrive, les commandes vont bon train pour se retrouver sous le sapin !
Feat-Y : Si vous étiez un type de barbe, ce serait lequel ?
G.B : Je serais la Garibaldi !
Feat-Y : Si vous étiez un barbu ou un moustachu célèbre, qui seriez-vous ?
G.B : Si on compte moustachu, je serais alors Freddie Mercury. Je suis fan depuis tout petit, grâce à mon papa !
Feat-Y : Si vous étiez un produit cosmétique utilisé par votre société, lequel seriez-vous ?
G.B : Le baume à barbe à l’ancienne, car il structure la barbe. La mienne part un peu dans tous les sens ! Quand j’ai créé le baume, ça m’a surtout sauvé, moi ! Et le parfum “à l’ancienne” que j’ai mis beaucoup de temps à développer, avec un parfumeur, est un de mes préférés. C’est à base de café, de cacao, de vanille et de clou de girofle. Il est vraiment particulier et parfait pour l’hiver !
Propos recueillis par Jonathan Baudoin