Par David Xoual

Molière du Théâtre Public 2022,

(sans alcool). Un spectacle barré et marrant, entre les Monty Python et l’univers des clowns…
On peut être ingénieux avec des bouts de ficelle, en l’occurrence des cartons pour Pierre Guillois et son acolyte Olivier Martin-Salvan qui s’en donnent à cœur joie dans l’improbable pièce Les gros patinent bien. Soit un voyage au bout du burlesque où Olivier, tout en rondeur et en costume trois pièces, cherche l’amour (sans bouger ses fesses) après avoir pêché une sirène par accident. Pendant ce temps, Pierre – le guignol maigrichon – s’agite et s’ingénie avec des cartons qui se muent en décors, animaux, dialogues… Epurée et époustouflante, la performance nous fait voyager des plaines du Grand Nord à l’Ecosse en passant par le sud. En trottinette, en avion ou à dos de mulet, le zig en maillot de bain (Pierre) multiplie les trouvailles et les gags tandis qu’Olivier baragouine un anglais niveau patate chaude dans la bouche. On ne sait pas comment ils vont pouvoir tenir la cadence, investir cet OVNI d’une heure et vingt minutes. Ils y arrivent. Leur recette secrète fait mouche à l’image de leur précédent spectacle Bigre (lui aussi récompensé d’un Molière) en 2017. Derrière cette prouesse, deux génies du burlesque qui sans crier gare font le bonheur des critiques du Masque et la Plume comme celui du public. Encore une prouesse. Deux amoureux des textes et du burlesque qui ont eu la chance de se rencontrer pour le meilleur et pour le rire. Alors que l’actualité est aussi réjouissante qu’un rictus de Poutine, courrez au théâtre Tristan Bernard ou en province…


Les gros patinent bien, jusqu’au 1 er avril 2023 au théâtre Tristan Bernard

https://www.pierreguillois.fr/
https://www.olivier-martin-salvan.fr/