by Baguiri Saharatou
Laeila Adjovi fait partie de ces artistes amoureux du beau continent africain et le démontre à travers ses œuvres. Cette journaliste, photographe et plasticienne, nous conduit à la découverte de l’identité africaine.
Une personnalité multiple :
Laeila Adjovi a débuté sa carrière comme journaliste pour la presse écrite puis pour la télévision en France, à Paris, puis en Nouvelle-Calédonie. Grande voyageuse, c’est en Inde qu’est née sa passion pour la photographie. Une passion qu’elle a développée en s’initiant aux techniques de la photographie argentique et du laboratoire.
Laeila Adjovi est une grande adepte de la photographie documentaire, des reportages, aime créer des liens entre différentes cultures, différents pays, différentes couches sociales.
Sa personnalité créative lui permet de procéder par des approches artistiques mêlant photographie, dessin, peinture et manipulation en chambre noire. Voici autant de compétences créatives dont dispose cette grande amoureuse du continent africain, installée au Sénégal depuis 2010.
Une photojournaliste empathique:
Laeila Adjovi a mené l’enquête, en 2010, sur la vie dans les « squats », bidonvilles de la province Sud de la Nouvelle-Calédonie (son documentaire « A la tribu en ville »).
« La Figure du clan » porte sur les scarifications faciales des peuples d’Afrique qui renseignent sur leurs origines, leurs ethnies, véritables cartes d’identité pour les personnes qui les portent. Son documentaire a été réalisé au Bénin, de novembre 2012 à janvier 2014.
« De si longues nuits » a été réalisé en 2015 à Louga au Sénégal, à Abidjan en Côte d’Ivoire, et à Béguédo au Burkina Faso, sur le thème de l’attente, la séparation, le manque, le vide laissé par l’autre chez les migrants.
Témoin des transformations morales et sociétales africaines, Laeila Adjovi capte, dans « Guelede : Quand les mères se lèvent », des portraits de femmes célébrant le rite traditionnel du « Guélédé », un rite ancestral dont la portée est d’honorer les esprits féminins.
Laeila Adjovi aime se laisser aller dans les rues de Dakar, au contact de la foule, dans des rassemblements ou des festivals. Les portraits qui en ressortent laissent juste s’exprimer la diversité de l’Afrique. Elle en compose des séries présentées au public
Une artiste récompensée :
La Biennale de Dakar, aussi appelée Dak’Art, est un événement annuel d’art contemporain africain dont la sélection est uniquement dédiée aux artistes vivant en Afrique comme hors du continent. Pour sa treizième édition, en 2018, cette ambassadrice de l’identité africaine a reçu le prestigieux prix Leopold Sedar-Senghor.
L’œuvre principale présentée à Dak’Art, « Malïka Doton Sankofa », a été réalisée en collaboration avec plusieurs autres artistes africains et représente une femme symbolisant une Afrique qui décolle avec ses ailes multicolores et immenses. La série a été photographiée dans le décor colonial de l’ancien palais de justice du Cap Manuel, à Dakar.
Le nom de cette œuvre est composé de trois langues africaines : « Malaïka » qui signifie ange en swahili, mais aussi en wolof, « Doton » qui signifie rester droit en langue Fon du Bénin, « Sankofa» qui symbolise un oiseau avec la tête tournée vers l’arrière.
Le message que l’œuvre exprime c’est qu’il faut tenir compte des leçons du passé pour avancer. Le personnage symbolise cette forme d’ébullition qui anime de nombreux Africains à agir et à se distinguer et qui aspirent à s’unir pour construire leur futur.
Copyright Baguiri Saharatou & FEAT-Y
Site de l’artiste : https://laeila-adjovi.com