Chloé Kelly Miller est née en 1995 à Rouen et vit et travaille à Paris.
Sa pratique débute en 2013, lorsqu’elle entreprend des études en psychologie. Son travail s’inscrit dans une approche résolument psychanalytique de l’art poursuivant par des procédés souvent automatiques la libération et l’exploration de l’Inconscient.
FEAT-Y : Vous êtes passée, depuis 2013, de l’art abstrait (série « A fleur de peau ») à l’art figuratif des états psychiques, les vôtres (série « Introspection ») ou ceux – imaginés – de personnages célèbres (série « Portraits colorés ») tout en poursuivant vos activités de photographe portraitiste (projet « Rire toujours »). Vous exposez « Dépersonnalisation » votre nouvelle série ; quelle est la genèse de ce projet et quelle est votre proposition artistique ?
Chloé Kelly Miller : « Depuis mes débuts, dans la réalisation de mon travail artistique, je cherche sans cesse à exprimer quelque chose qui échappe au langage, quelque chose qui bouillonne et ne trouve son expression que dans la projection sur une surface extérieure à la pensée.
La série « Dépersonnalisation » est l’aboutissement de nombreuses années de recherches artistiques, en expérimentant de nombreux supports et matériaux : la photographie, l’encre, le dessin la peinture, etc… Cette série me laisse la liberté d’exprimer, de façon technique, parfois de façon archaïque, à chaque étape de réalisation de la toile, ce qui m’anime. La genèse de ce projet est née de mon rapport à ma propre psyché et, plus généralement, à partir de mes propres émotions. »
FEAT-Y : Le jeu de vos « codes » est apparu dans vos projets successifs, et il forme le langage symbolique de votre art qu’il faut interpréter. Récemment apparaissent deux paires d’yeux dans votre peinture et vos portraits photographiques. Ce double regard est-il aussi celui que vous portez sur vos contemporains ?
Chloé Kelly Miller : « Bien sûr, je porte un regard double sur mes contemporains. Il ne faut jamais considérer d’un seul point de vue les personnes que nous rencontrons. Être humain c’est être en conflit, fondamentalement. Il y a, d’un côté, ce que l’autre manifeste par sa parole et ses actes, et ce qui l’anime et le dirige, de façon latente et inconsciente, indépendamment de lui-même. »
FEAT-Y : Vous connaissez la phrase de Lacan, « Faites comme moi, mais ne m’imitez pas ». Quels sont les artistes et les intellectuels dont vous vous sentez proches et qui vous ont inspirée ?
Chloé Kelly Miller : « J’ai toujours été curieuse de toute forme d’expression artistique et intellectuelle. Lorsque j’étais enfant, je nourrissais ma curiosité et mon imaginaire avec les livres fantastiques et les BD. Plus tard, j’ai commencé à m’intéresser davantage à la poésie, aux classiques de la littérature, à la philosophie et à la psychanalyse.
Les artistes et les intellectuels qui influencent mon travail sont nombreux et je citerais Basquiat, Haring, Dali, Picasso pour citer les plus connus, mais également Ernest Pignon-Ernest, Christian Boltanski ou encore le photographe JR. Ils m’ont tous fascinée pour leur travail authentique et original, et de leur manière de dialoguer avec les faits historiques et sociaux. »
© François Beauxis-Aussalet et FEAT-Y
Chloé Kelly Miller est représentée par https://outsidersgalerie.com
Site de l’artiste : https://chloekellymiller.wixsite.com/ckmr
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