Qui peut résister à un pot de glace ? Pas nous… Et quand on sait parfaitement d’où elle vient, c’est encore mieux ! Située dans le bocage Vendéen, la ferme familiale Cœur de Vendée souhaite produire ses propres glaces au lait de vache. Au menu : crèmes glacées, sorbets et bûches glacées ! Une campagne de financement Zeste a été lancée pour accompagner Eddy Christin, son épouse Stéphanie et sa sœur Hélène dans ce projet.

Feat-Y : Quelle est l’histoire de la ferme Cœur de Vendée ?

Eddy Christin : Elle a été créée en 1925 par mon arrière-grand-père ! Mes grands-parents l’ont reprise, puis ce fut le tour de mon père, en 1973. Quant à moi, je m’y suis installé en 2000, après un BTS agricole et une première expérience au sein de Chambres d’agriculture. La ferme a bien entendu évolué en surface et en production. En 2000, il y avait de la production laitière conventionnelle et un bâtiment d’élevage de lapins de chair, poursuivi jusqu’en décembre 2020. Concernant la production de lait, elle est restée conventionnelle jusqu’en 2018, puis nous avons fait le choix du bio, avec une conversion aboutie en mai 2020. Aujourd’hui, notre lait bio est commercialisé auprès d’une coopérative locale et auprès de consommateurs, qui peuvent venir le récupérer en apportant leurs contenants, directement après la traite, et trois fois par semaine : le lundi, le mercredi et le vendredi, de 17 à 18 heures.

Feat-Y : Pourquoi avoir fait le choix des glaces fermières ?

E.C. : En 2015-2016, nous avons été frappés comme beaucoup de nos collègues par la crise laitière. À l’époque, nous pensions trop dépendre des ventes de lait brut, sans aucune valorisation directe. Après une observation des autres fermes, nous avons conclu que celles qui s’en sortaient le mieux, toutes productions confondues, étaient les exploitations proposant aussi des ventes en direct à la ferme. Nous nous sommes alors intéressés aux diverses productions laitières : de l’ultra-frais (yaourt, fromage blanc, crème dessert, semoule, riz au lait), du beurre, des produits à base de crème… Quelque temps plus tard, j’ai lu un article de presse sur la production de glaces fermières. J’ai fait des recherches à ce sujet, mais je n’ai pas tout de suite trouvé le partenariat qui me plaisait.

Je souhaitais demeurer maître du portefeuille client, des processus, et je ne me voyais pas repartir de zéro. Cette idée est alors simplement restée dans un coin de ma tête, puis en mars-avril 2020, en feuilletant une revue professionnelle, je suis tombé sur « Invitation à la ferme », un réseau de fermiers bio, qui transforment et commercialisent en local. L’article mentionnait une première ferme commercialisant des glaces, et le réseau y lançait également un appel afin de recruter d’autres fermes souhaitant travailler ce produit. Ni une ni deux, je les ai contactés, et une première rencontre s’est organisée au mois de juin. « Invitation à la ferme » se composant d’une quarantaine de fermes, un sondage a été fait auprès des adhérents, qui ont été favorables à notre arrivée dans le réseau. Nous avons ainsi signé notre partenariat à la fin de l’été 2020, et les études de marché se sont engagées pour transformer notre ancien bâtiment d’élevage de lapins chair en bâtiment de production.

Feat-Y : Avez-vous d’ores et déjà une idée de la date de lancement de la production ?

E.C. : Nous nous confrontons à l’incertitude liée au contexte actuel ! Depuis novembre dernier, nous négocions avec plusieurs banques, potentiellement partenaires. Pour elles, le projet tient la route et la ferme est saine financièrement, mais il y a une crainte de l’après-Covid et de la potentielle crise économique qui pourrait suivre. Nous bénéficions du soutien de la Nef depuis le début du projet ; en parallèle, la recherche d’un autre partenariat est toujours en cours pour compléter le financement.

Le crowdfunding Zeste a été avancé pour renforcer notre communication et mettre ainsi le projet en lumière auprès des banques. Si tout se déroule bien, nous devrions prochainement obtenir des réponses de leur part pour établir un plan de travail avec les artisans. Les travaux pourraient démarrer dès la fin avril, afin de commencer la production des glaces en septembre-octobre, ce qui nous permettrait de proposer nos bûches à l’occasion des fêtes de fin d’année.

Feat-Y : Le bien-être des animaux compte beaucoup pour vous. Que faites-vous en ce sens ?

E.C. : Nous n’utilisons pas de pesticides de synthèse ni d’engrais chimique. De plus, ayant intégré le réseau « Invitation à la ferme », nous maximisons le pâturage. Nous essayons aussi d’avoir de plus en plus recours à des médecines douces sur nos animaux, avec l’homéopathie et l’aromathérapie. D’ailleurs, j’espère me former l’année prochaine à l’acupuncture et à l’ostéopathie. Néanmoins, lorsque ces méthodes ne sont pas suffisantes ou échouent, nous passons bien sûr au traitement vétérinaire classique, à savoir antibiotiques, anti-inflammatoires, etc.

Feat-Y : Avez-vous également des solutions pour préserver le végétal ?

E.C. : Oui ! Nous souhaitons replanter des haies et des arbres autour de la ferme Cœur de Vendée, pour retrouver un équilibre plus « stable », en termes de prairie et de champ, afin d’améliorer la qualité de l’eau au niveau du sol et la rétention des particules. 

Propos recueillis par Mélanie Domergue

Infos :

Lien vers la campagne Zeste : https://www.zeste.coop/fr/fermecoeurdevendee

Site internet : https://www.fermecoeurdevendee.fr