Qui a dit que tous les voyages devaient se ressembler ? D’après une étude réalisée en 2019 par Criteo, les voyageurs se tournent davantage vers une nouvelle forme de voyage, plus durable et responsable. À Montpellier justement, on imagine déjà l’après-COVID, avec une auberge de jeunesse nouvelle génération, respectueuse de l’humain comme de l’environnement.

credit photo: Wolfgang Staudt

« Si c’est Green, c’est contraignant… » Non ! Viviane Radier et Dinah Allamand sont déterminées à le prouver. Elles portent le projet baptisé Le Green Door Hostel. Viviane Radier, montpelliéraine, s’est engagée ces dernières années dans des projets associatifs et coopératifs. Dinah Allamand, elle, est originaire du Pays de Galles. Arrivée sur le sol montpelliérain il y a 20 ans, elle s’est lancée dans des études d’économie sociale et solidaire.

Leur amour commun pour la richesse du voyage et leurs parcours respectifs les font se rencontrer à l’auberge de jeunesse de Montpellier, où Dinah Allamand termine son stage d’application. Toutes deux font le même constat : un manque d’offres à Montpellier pour promouvoir un tourisme plus responsable, doux et qui met autant en avant l’environnement que le lien social.

« Nous souhaitons retrouver un état d’esprit que j’ai connu dans mon enfance, en fréquentant des auberges de jeunesse en Angleterre », explique Dinah Allamand. Et Viviane Radier d’ajouter : « La situation actuelle nous restreint dans nos mouvements, et les gens sont en attente de produits locaux et accessibles. Notre idée s’ancre donc dans l’air du temps ».

« Parfois, les gens pensent que le Green, c’est sobre et sans plaisir. On veut prouver le contraire ! »

Le Green Door Hostel est un projet sur lequel elles travaillent depuis près d’un an et demi. Leur inspiration : l’auberge participative de Lyon (premier hostel écocollectif de France), et l’hôtel Zazie à Paris, une entreprise solidaire d’utilité sociale.

Alors, en quoi cette auberge montpelliéraine serait-t-elle innovante ? « Les voyageurs et les habitants s’y retrouveront ! » explique Viviane Radier. « Les habitants pourront y proposer diverses activités, comme des ateliers, des conférences ou des ciné-concerts ». Ce sera donc un lieu de vie, et pas uniquement un lieu où poser ses valises, manger et dormir.

« Parfois, les gens pensent que le Green, c’est sobre et sans plaisir. On veut prouver le contraire ! » reprend Dinah Allamand. Plusieurs pratiques seront mises en place pour préserver l’environnement : économiseurs d’eau, compost, recyclage des déchets, achats écoresponsables, produits d’entretien bio, circuit court, etc. « Le mobilier sera de seconde main, et nous travaillerons avec des entreprises qui favorisent l’économie circulaire. La literie sera par exemple reconditionnée », indique Viviane Radier.

Au Green Door Hostel, l’humain occupera également une grande place. Voilà pourquoi la sous-traitance, le ménage, la blanchisserie et les fournisseurs de matière première seront des entreprises favorisant l’insertion par l’emploi. « Nous souhaitons avoir un impact positif sur le territoire ! » insistent les deux entrepreneuses.

Un projet prévu pour la saison 2022

Sans oublier la sensibilisation à l’écologie. « Nous mettrons en place des démarches pratiques pour responsabiliser tout le monde : limiter son temps sous la douche, éteindre les lumières derrière soi, etc. » Une attention toute particulière à retrouver dans la fondation du bâtiment, construit ou rénové avec des écomatériaux (bois, paille, isolant naturel). L’économie d’énergie sera aussi de mise, notamment avec la pose de panneaux solaires ou la récupération des eaux usées ou de l’eau de pluie.                                    

Le projet du Green Door Hostel est prévu pour la saison 2022. Aujourd’hui, l’heure est à la recherche d’un lieu. « Nous avons besoin d’au moins 600 m². L’auberge pourrait s’englober dans un projet d’aménagement plus global, avec des bureaux, un espace de co-working ou un restaurant. » Dinah Allamand et Viviane Radier tiennent à ce que le futur établissement se situe en centre-ville, ou à moins de 20 minutes du centre.

« Ce type d’auberge se trouve souvent en milieu rural, mais nous souhaitons que le nôtre soit ouvert sur la ville. D’ailleurs, cela permettrait aussi de mettre en avant le déplacement doux : à pied, à vélo, ou en transports en commun ». Et si le COVID et les confinements étaient inattendus, toutes deux restent néanmoins confiantes en l’avenir. « Nous n’allons plus voyager comme nous le faisions avant. Nous le ferons autrement, et c’est bien ce qui est au cœur de notre action », conclut Dinah Allamand.

Mélanie DOMERGUE

Infos :

Page Facebook : https://www.facebook.com/greendoormontpellier