Whisper words of wisdom, Let It Green. On aurait pu vous annoncer une (énième) reprise des Beatles, mais non ! Let It Green, c’est le nom d’un projet de websérie documentaire suivant un reporter à travers le monde, afin de rencontrer la jeune génération écologiste. Une idée portée par une bande d’amis : Lou Cuisin, Estelle Girolet, Laurie  Guillois et Mathieu Lochert. Un premier financement participatif leur a permis de récolter plus de 3 500 euros pour tourner le pilote. D’ailleurs, une deuxième campagne est lancée dès ce mercredi 11 novembre.

Feat-Y : Quelle est la genèse de Let It Green ?

À la base, c’était un projet de fin d’année de Master production audiovisuelle, à Supdeprod. Nous devions réaliser un format court sur l’écologie, basé sur des faits réels. On ne voulait pas faire quelque chose de triste ou d’alarmant. On a eu l’idée de se tourner vers la nouvelle génération et de développer ce projet au-delà de l’école. C’est pour cela qu’on a lancé une campagne de financement. Notre but aujourd’hui est de trouver des producteurs après notre pilote.   

Feat-Y : Comment résumeriez-vous cette websérie documentaire ?

Des petites actions éparpillées dans le monde peuvent conduire à de grands changements. Pas besoin d’être un militant jour et nuit ou 100 % écolo dans tous les domaines. On est humains, ce n’est pas facile de changer nos habitudes, mais si des jeunes d’une vingtaine d’années sont si créatifs, alors chacun peut le faire. Il n’y a pas que des Greta Thunberg en puissance : il y a aussi des gens très simples qui ont beaucoup à dire. 

Feat-Y : Sur votre page de financement participatif, vous nous présentez quelques-uns de ces jeunes qui pourraient faire vivre Let It Green : un rappeur indigène qui écrit des textes sur l’écologie qu’il chante au siège de l’ONU, une Kenyane qui plante des arbres, une Thaïlandaise qui lutte contre les sacs plastiques… Comment les avez-vous trouvés ?

Sur internet ! On les a sélectionnés en fonction des actions qui nous intéressaient, mais aussi pour cibler tous les continents. On souhaite apporter de la diversité. Certains agissent à l’échelle locale, d’autres à celle du pays, ou en travaillant avec de grosses entreprises.

Feat-Y : Comment êtes-vous entrés en contact avec eux ?

On a joint en priorité Maxent, à La Rochelle, qui va apparaître dans notre pilote. On l’a trouvé il y a un an en faisant de la veille sur internet. On contactera les autres jeunes plus tard. On attend la diffusion du pilote pour avoir une légitimité et leur montrer qu’ils peuvent avoir confiance en nous. Pour l’instant, on les suit sur Instagram avec le compte Let It Green et certains nous suivent aussi !

Feat-Y : Vous inspirez-vous de documentaires ?

Pour le format, on s’inspire des documentaires « J’irai dormir chez vous ». Il y aurait une camérawoman avec nous, mais notre reporter Dimitri aurait une petite caméra embarquée. Notre autre référence, c’est le Grandmas Project, une websérie qui part à la rencontre de grand-mères du monde entier. Elles racontent leur histoire à travers une recette passée de génération en génération. C’est ce qui nous a donné envie d’aller frapper à la porte de ces jeunes pour découvrir leur quotidien, au-delà de leurs actions écologiques. 

Feat-Y : Avez-vous déjà une idée de la plateforme sur laquelle sera diffusée la websérie ?

On cherche des producteurs, et souvent, qui dit production dit diffusion sur leur plateforme. A priori, on retrouvera Let It Green sur le digital. C’est à qui voudra bien nous prendre avec notre format [15 épisodes de 7 minutes, N.D.L.R.] et notre sujet sur l’écologie !

Feat-Y : Vous misez sur l’écoproduction pour Let It Green. Racontez-nous-en un peu plus.

Le tournage sera 0 déchet. On souhaite faire les choses de façon écologique, jusqu’à la postproduction. Cela nous permet de contrecarrer l’impact de l’empreinte carbone, puisque nous prendrons l’avion. On sera une toute petite équipe, pour réduire cet impact. On se déplacera en train le plus souvent possible, mais si on va jusqu’en Thaïlande, ça sera un peu plus compliqué ! Pour les équipes techniques, on essaiera de prendre des gens directement sur place, afin de limiter les voyages.

Feat-Y : Vous travaillez tous dans la production télévisuelle : est-ce que l’écoproduction commence à apparaître sur les tournages ?

Ça se démocratise de plus en plus ! Via notre travail, on a déjà rencontré des acteurs de productions écoresponsables, comme la société Pixetik. Elle œuvre pour que tout soit écolo : qu’il n’y ait pas beaucoup de petites bouteilles d’eau sur les tournages, mais que chacun ait un gobelet réutilisable, etc. Ils font aussi du placement de produit à impact positif, en mettant en avant des marques écoresponsables et des produits qu’on n’a pas l’habitude de voir dans des séries plus classiques.

Feat-Y : Qu’espérez-vous avec la diffusion de Let It Green ?

Montrer que notre génération a des réponses ! Ces jeunes ont une vie assez banale en dehors des actions qu’ils mènent. L’idée, c’est de donner l’exemple. À la fin d’un épisode, un jeune lancera un défi écolo très simple, comme réaliser un petit tas de compost. Par ailleurs, on a créé un compte Instagram pour former une communauté, où chacun pourra partager ce qu’il fait. On pense envoyer des cadeaux écolos à ceux qui relèveront le défi. Let It Green possède des valeurs humaines qu’on porte tous et qui nous tiennent entre nous. On a tous les quatre des parcours et des personnalités différents : cette diversité et ce besoin de se parler se trouvent aussi dans ce projet. Avec Let It Green, on veut apporter un côté positif, un ton ludique et enjoué, montrer qu’il faut être bienveillant les uns envers les autres et curieux. 

Propos recueillis par Mélanie Domergue

Infos :

Compte Instagram : https://www.instagram.com/_letitgreen_/

Pour accéder à leur crowdfunding : https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/let-it-green