Petites ou grosses, les bestioles sont essentielles au quotidien ! Les naturalistes Nathalie Guénel et David Sannier ont décidé de changer de vie il y a deux ans. Au revoir la Bretagne, bonjour l’Ariège ! Aujourd’hui, le couple souhaite s’adresser aux acteurs sensibles à l’environnement, en donnant des cours en ligne pour découvrir la biodiversité. En parallèle, une micro-ferme expérimentale et biologique sera développée dès début 2021. À l’heure où nous écrivons ces lignes, leur projet, baptisé Bestioles et compagnie a récolté près de 2 400 euros sur la plateforme Zeste. Il reste encore une quinzaine de jours pour les soutenir. Rencontre.

Feat-Y : D’où est venue l’idée de votre projet ?

Nathalie Guénel : On a décidé d’être nos propres patrons et d’agir davantage pour la préservation de l’environnement. Avec Bestioles et compagnie, notre but est de donner des solutions concrètes. On propose ainsi une formation en ligne pour devenir naturaliste, mais aussi la possibilité de consommer local et auprès de producteurs qui prennent en compte la biodiversité dans leurs pratiques.

Feat-Y : Qu’est-ce qui a motivé cette envie ?

N.G. : On est tous les deux écologues. Petit à petit, on a réalisé que nos convictions pouvaient parfois être mises de côté, alors on a voulu se lancer pour les appliquer librement. Quand on se forme au naturalisme, on trouve une multitude de livres et d’informations. On est vite submergés. Or, on aimerait permettre aux gens de bénéficier d’un guide facile d’accès et qui aide à progresser rapidement, sans se décourager.

Nathalie Guénel et David Sannier

Feat-Y : Comment se dérouleront les cours ?

N.G. : On souhaite mettre en place une masterclass, avec un groupe d’élèves qui avance ensemble durant toute une année. Un cours se composera de modules vidéo rappelant les principes de base. On y expliquera entre autres comment utiliser les clés d’identification ou le matériel technique. Ensuite, les étudiants devront répondre à des quiz. Il s’agit d’un lot de photos à identifier, à des échelles différentes. Grâce à cela, ils intègreront ce qui a été vu durant le cours. Enfin, un expert interviendra : David et moi-même au début, puis des naturalistes spécialistes d’autres espèces. Les étudiants enverront aussi les photos prises depuis chez eux, et les experts pourront alors les aider, si besoin, pour l’identification. Chaque mois, les élèves auront accès à de nouveaux modules.

Feat-Y : Quel est le public ciblé ?

N.G. : Au début, on s’adressera à des étudiants en écologie, ou à des professionnels occupant des postes liés à l’écologie, et souhaitant se former sur un groupe. Nos cours s’élargiront petit à petit, d’abord aux maraîchers et aux jardiniers, puis au très grand public.

Truxale méditerannéenne

Feat-Y : Y aura-t-il des thématiques différentes ?

N.G. : Oui ! On s’associera avec de nouvelles personnes chaque année. En 2021, les cours porteront sur les criquets et les sauterelles, puis sur les oiseaux, les mammifères, les amphibiens et d’autres groupes d’insectes, comme les libellules et les papillons. Quant au groupe maraîchage/jardinage, on fera un focus sur tous les auxiliaires de culture, les ravageurs, et la biodiversité au jardin.

Feat-Y : La deuxième partie de votre projet porte sur une micro-ferme biologique expérimentale. Pouvez-vous nous en dire plus ?

N.G. : On souhaite se concentrer sur les liens entre la biodiversité et la culture. Côté production, on essaiera par exemple de trouver ce qui convient le mieux à une culture, sans ravageurs ni pesticides, mais en privilégiant les espèces compagnes. J’ai déjà rencontré de nombreux maraîchers ; j’ai réalisé qu’ils n’avaient pas les mêmes pratiques ou la même relation à la terre. J’aimerais donc me faire mon avis, puis compiler ma propre expérience et celle des autres pour les diffuser autour de nous. Il y a de plus en plus de maraîchers, on veut les aider à intégrer tout de suite les bons réflexes par rapport à la biodiversité.

Feat-Y : Comment l’avez-vous découverte ?

N.G. : Via des connaissances ! Il s’agit en réalité de particuliers qui nous prêtent un bout de leur terrain, qui sera d’ailleurs labellisé bio début janvier 2021. Depuis qu’on peut commencer à produire sur cette parcelle, d’autres personnes sont venues vers nous pour nous proposer d’utiliser leur champ. Du coup, on a envie de créer une ferme intégrée à la commune de Montseron, avec des terrains disséminés un peu partout !

Feat-Y : Y aura-t-il des animaux ?

N.G. : Il y aura un petit troupeau de chèvres Mohair ! On ne sait pas encore si on produira du Mohair, mais elles nous permettront dans un premier temps d’entretenir le terrain. Ce sera aussi un bon auxiliaire de culture pour avoir de l’engrais. On aura certainement quelques poules, et un verger, quand on aura assez de place.

Propos recueillis par Mélanie Domergue

Infos :

Pour accéder à la page Zeste du projet : https://www.zeste.coop/fr/bestiolesetcompagnie

Site internet : https://www.bestiolesetcompagnie.fr